K-Ryole, la remorque électrique… et intelligente
Transporter 250 kg à vélo… sans forcer… Pour déménager un congélateur, transporter des personnes ou livrer de gros colis, il y a désormais… le chariot électrique K-Ryole ! C’est le nom donné à une start-up lancée par des ingénieurs formés à Supélec. La particularité du chariot ? Il peut transporter jusqu’à 250 kg sans que le cycliste n’ait besoin de pousser sur les pédales ! Une remorque capable d’accompagner et d’anticiper les réactions du cycliste, qui a déjà convaincu des clients comme La Poste.
Interview de Gilles Vallier, cofondateur de K-Ryole, en lice pour la finale du Prix d’EDF pulse 2017 dans la catégorie Smart City.
Comment vous est venue l’idée de créer cette start up ?
Après être sortis de l’école supérieure d’électricité, Supélec, Nicolas Duvaut et moi avions l’envie d’effectuer un tour du monde en bateau. Comme nous n’avions pas le budget pour partir à bord d’un bateau digne de ce nom, nous avons opté pour le vélo avec l’envie de parcourir l’Amérique du nord au sud. Avec nos formations d’ingénieurs, nous nous sommes décidés à fabriquer nos propres vélos électriques. Et de fil en aiguille, avec le besoin de transporter nos bagages, nous sommes arrivés à une idée de remorque électrique qui – ça c’est l’idée de départ – transporterait beaucoup de batteries, pousserait le vélo dans les pentes et transporterait nos valises. Avec cette idée de départ, nous avons regardé si ce vélo existait. Et comme il n’existait pas, nous avons commencé à faire une étude de marché. Et sur la logistique du dernier kilomètre, avec des entreprises comme La Poste qui possède une flotte de 20 000 vélos à assistance électrique, on s’est dit qu’il y avait un réel créneau à prendre.
Présentez-nous la K-Ryole….
D’abord petit clin d’œil… En anglais ça fait « Carry all », et on comprend tout de suite que cela permet de transporter quelque chose de lourd. Le concept du produit : c’est une remorque électrique et intelligente, car une fois accrochée au vélo, le cycliste ne la sent pas. Quelque soit son allure, en accélération, en freinage, en montée ou en descente, ou même en virage, le cycliste ne sent jamais la remorque qu’il a derrière lui ! Et il peut comme cela transporter jusqu’à 250 kilos !
Elle est donc équipée de capteurs ? Comment ça marche ?
Techniquement, on a un capteur embarqué dans le timon de la remorque (NDLR : la pièce de fixation de la remorque au vélo) qui mesure les efforts qui s’exercent entre le vélo et la remorque. Il dit en temps réel, toutes les 10 millisecondes, si la remorque est tirée ou compressée par le vélo. L’information est transmise à des capteurs placés sous la remorque qui actionne les deux moteurs électriques, pilotés différenciellement pouvant tourner à des vitesses différentes et placés dans chacune des deux roues de la K-Ryole.
La K-Ryole est-elle brevetée ?
Il y a un vrai enjeu de mobilité avec ce produit. On s’est rendu compte que les gens utilisaient encore la voiture parce qu’ils ont des choses à transporter. Quand on est un particulier et dès qu’on a des courses à faire, des valises à transporter, ou lorsqu’on est un professionnel avec des outils ou des marchandises à transporter, on n’utilise pas le vélo. On s’est donc dit qu’il y avait quelque chose à faire autour de la ville de demain, de la ville apaisée où il n’y a plus de bouchon, moins de bruit et a fortiori moins de pollution. C’est pour cela que nous avons breveté ce produit d’avenir.
Le chariot est donc adapté à la Smart City…
Notre point fort : la K-Ryole, remorque qui s’adapte à n’importe quel type de vélo et qui n’a pas besoin d’infrastructure particulière pour fonctionner, est adaptée aux villes d’aujourd’hui. Même si la remorque est Smart mais pas encore connectée, elle s’inscrit ainsi dans une Smart City décongestionnée où les transports sont plus simples.
Avez-vous déjà des clients ?
Nous avons notamment pour objectif de faire de K-Ryole l’outil de référence des acteurs de la logistique du dernier kilomètre, qui manquent aujourd’hui d’outils adaptés à la fois à l’explosion des volumes livrés et aux enjeux de la mobilité durable. La Smart remorque va être expérimentée par quatre clients à l’automne : par La Poste, le groupe des Mousquetaires (groupe Intermarché) à Lyon, par l’université de Lille, qui ambitionne de devenir un campus décarboné, ou encore par la mairie de Paris, pour son service « espace vert ».
Etre parmi les 12 finalistes à l’EDF pulse, ça vous apporte quoi ?
On est une petite entreprise, on a besoin de trésorerie pour s’industrialiser. En outre, on dépend du tissu industriel français. Nos partenaires sont obligés de croire en nous et de nous attendre un peu. Les Prix EDF Pulse nous donnent ainsi une superbe exposition médiatique et du crédit vis-à-vis des partenaires. Et le groupe EDF est un client potentiel car il a de gros sites industriels, par exemple nucléaires, où la voiture n’est pas autorisée…
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