Le Kazakhstan demande un arbitrage international concernant les géants pétroliers gérant deux gisements majeurs
Le Kazakhstan, important producteur d’hydrocarbures, a indiqué mardi avoir demandé une procédure d’arbitrage international contre les géants pétroliers exploitant des gisements stratégiques, des litiges portant sur 16,5 milliards de dollars de frais déduits.
Cité par l’agence publique Kazinform, le ministre de l’Energie, Almassadam Satkaliev, a indiqué viser les majors exploitant les champs de Kachagan et de Karatchaganak, parmi lesquels on retrouve Eni, Shell, TotalEnergies ou ExxonMobil mais aussi le kazakh KazMunayGas.
Selon le ministre, les sommes déduites au titre de frais que le gouvernement kazakh remet en cause atteignent 13 milliards de dollars pour le gisement de Kachagan et 3,5 milliards pour celui de Karatchaganak.
Les accords pour l’exploitation des deux gisements stipulent que les opérateurs peuvent déduire des coûts de leurs revenus, avant de partager ces derniers avec le gouvernement kazakh.
« Il ne s’agit pas de litiges fiscaux, il s’agit de l’application des accords sur la répartition de la production », a précisé le ministre Almassadam Satkaliev, cité par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Avec des réserves estimées de 13 milliards de barils de brut, Kachagan est un des plus importants gisements offshores de pétrole du monde. Il est exploité par Eni, Shell, TotalEnergies, ExxonMobil, KazMunayGas, Inpex et CNPC.
Découvert en 2000 dans le nord de la mer Caspienne, le champ est cependant d’une complexité technique inédite et la production n’y a été lancé qu’en 2016 après des années de retard et plus de 50 milliards de dollars de dépenses.
La question des dégâts environnementaux se fait en outre aussi de plus en plus pressantes.
Fin mars, le ministre kazakh de l’Ecologie a confirmé avoir attaqué en justice l’opérateur de Kachagan, l’accusant de violations des normes écologiques. Selon l’agence économique américaine Bloomberg, la somme demandée dans ce litige pourrait atteindre 5,1 milliards de dollars.
Le gisement onshore de Karachaganak, situé au nord-ouest du Kazakhstan, compte lui comme participants Eni, Shell, KazMunayGaz, mais également l’américain Chevron et le russe Loukoïl.
Les principaux gisements de pétrole kazakhs se trouvent dans l’ouest du pays.
Ces quinze dernières années, plusieurs grèves et mouvements sociaux d’employés du secteur pétrolier dans l’ouest du pays ont entraîné des mouvements de protestation qui se sont étendus à l’ensemble du Kazakhstan, notamment lors des troubles de janvier 2022 qui avaient fait des dizaines de morts.
En cause bien souvent, la redistribution jugée injuste des revenus du pétrole et la corruption des élites.
COMMENTAIRES
Le champs de Kachagan annoncé en « game changer » pour le pétrole fut et est encore d’une complexité forte du fait des taux de soufre et de l’hydrogène sulfuré qui se dégage avec le pétrole…
Il est temps de réaliser que le pétrole pour tous et toutes et « bon marché » c’est en voie de verser vers une pente décroissante qui se terminera par une extinction d’accès pour bien du monde…
Faire évoluer nos sociétés vers beaucoup moins de consommation directe et indirecte de pétrole est une nécessité impérieuse et urgente (Hors RC qui aura un effet cumulatif…)
Le Kazakhstan comme de nombreux pays dans le monde (pour ne pas dire tous) se fait gentiment « arnaqué » par les pétrolo-Gaziers de taille mondiale… Même chez les pays consommateurs les Pétroliers et leur environnement (j’y inclus les fabricants de pétrolettes) sont de sacrés « arnaqueurs » dès qu’on les laisse faire…
Gaz et Pétrole, Quelle Ruine pour l’humanité dans le Futur (même si c’est très utile dans nos quotidiens ou nous l’utilisons sans parcimonie de manière générale…) !
Les particules élémentaires du sous-sol kazakh n’ont par contre pas l’air de faire de vagues au Kazakhstan (c’est de l’extraction minière pas plus dégueulasse que pour nombre d’autres métaux qui passent sous les radars mais dont les « utilités » diverses et les volumes sont bien plus importantes…).