Kenya: polémique sur l’origine d’une panne générale d’électricité
Deux opérateurs d’électricité se rejettent la responsabilité de la panne géante qui a privé de courant la quasi-totalité du Kenya entre vendredi et samedi, une des plus importantes qu’a connue le pays dans son histoire récente.
L’électricité était totalement rétablie samedi soir, près de 24 heures après le début vendredi à 21H45 (18H45 GMT) de cette panne, qui a ralenti l’activité de cette puissance économique d’Afrique de l’est de 50 millions d’habitants.
L’aéroport international de Nairobi a notamment été plongé dans le noir durant environ deux heures vendredi soir, après la défaillance d’un générateur de secours, embarrassant les autorités du pays, dont l’économie repose en partie sur le tourisme et qui doit accueillir début septembre une conférence internationale sur le climat.
Le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen, a présenté ses excuses, limogé les responsables de l’Autorité aéroportuaire et de l’aéroport, en assurant que « cela ne se reproduira(it) plus ».
Les causes exactes de l’interruption du courant à l’échelle nationale sont encore floues.
Samedi soir, la compagnie de distribution d’électricité (Kenya Power and Lighting Company, KPLC) a affirmé dans un communiqué qu’elle avait été causée par l’arrêt de production d’électricité de la centrale éolienne du lac Turkana (nord-est), le plus grand parc éolien d’Afrique.
Cela « a déclenché un déséquilibre dans le système électrique et a mis hors tension toutes les autres principales unités et centrales de production, entraînant une panne totale du réseau », a expliqué KPLC, disant enquêter sur les raisons de la « défaillance en cascade du système ».
La centrale éolienne de Turkana (Lake Turkana Wind Plant, LTWP) a répondu dans un communiqué publié dans la nuit, imputant la cause première de la panne à une « surtension » du réseau.
« LTWP souhaite affirmer qu’elle n’a PAS causé la panne de courant. LTWP a été contrainte de se déconnecter et d’arrêter la production à la suite d’une situation de surtension dans le système du réseau national qui, pour éviter des dégâts extrêmes, provoque l’arrêt automatique de la centrale électrique éolienne », a-t-elle affirmé.
Au moment de cet arrêt, la centrale produisait 14,6% de la production nationale, détaille-t-elle.
« La forte baisse de la production, à la suite de l’instabilité du système du réseau, a entraîné une situation dans laquelle l’alimentation électrique nationale a été interrompue », ajoute LTWP.
« En règle générale, cette interruption doit être immédiatement compensée par d’autres générateurs d’électricité du système », souligne-t-elle, en indiquant qu' »il y a eu d’autres interruptions et pannes dans le réseau national » qui ont notamment empêché de remettre la centrale éolienne en marche.
En juillet 2000, le Kenya avait connu pendant plusieurs heures une panne générale de courant, causée par l’effondrement en Ouganda d’une ligne à haute tension approvisionnant le pays, qui avait coïncidé avec une panne d’origine technique dans une centrale kényane.
COMMENTAIRES
Une démonstration de plus que la gestion des renouvelables censées sauver la planète est loin d’être facile, quand elle ne devient pas acrobatique.
Magnifique exemple de ce qui illustre parfaitement la difficulté d’assurer la sécurité d’un réseau électrique lorsque vous ne disposez pas de réserves pilotables suffisantes .
Et c’est ce qui risque d’arriver à chaque réseau électrique conséquent, comme en France, si on introduit trop de « renouvelable » qui par principe physique n’est pas pilotable ce qui en cas de perte brutale d’une production importante nécessité très rapidement (quelques secondes à quelques minutes) de démarrer des centrales de productions pilotables.
Et plus votre réseau est alimenté par du non pilotable moins vous pouvez construire du pilotable pour garantir la sécurité car ce pilotable ne fonctionnera pratiquement pas sauf en secours et il ne faut pas avoir fait une grande école de commerce pour comprendre que c’est économiquement insoutenable.
Ce qui devrait apparaître évident à n’importe quelle personne ayant, par la force des choses, dû apprendre à gérer son budget, échappe apparemment totalement à nos ayatollahs de la prétendue écologie. Ce qui nos vaut la négation de vérités élémentaires de la part de gens qui, malheureusement pour nous, sont responsables à Bruxelles mais aussi à Paris, de la gestion de nos finances. Alors que les déclarations de M. Proglio il y a quelques jours sur la façon dont a été décidée la réduction à 50% de notre production électrique par le nucléaire devraient ouvrir les yeux des moins clairvoyants (pour rester poli), eh bien non ! on continue avec les Jouzel et autres du même style (par exemple le président de RTE dont je n’ai pas le temps de perdre à retrouver le nom), on continue à débiter des âneries sur le renouvelable !