Kiev veut des sanctions contre l’ex-chancelier Schröder, Merkel dit non
La chancelière Angela Merkel a opposé une fin de non-recevoir à l’idée formulée lundi par un haut responsable ukrainien d’imposer des sanctions européennes à son prédécesseur Gerhard Schröder, celui-ci travaillant pour la Russie de Vladimir Poutine.
« Le gouvernement fédéral ne voit aucune raison de lancer une telle réflexion », a dit Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière, lors d’un point presse.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine avait réclamé dans le journal allemand Bild des sanctions contre l’ancien chef du gouvernement allemand et ami de M. Poutine, aujourd’hui employé par des entreprises stratégiques russes.
« C’est important qu’il y ait des sanctions contre ceux qui font la promotion des projets de Poutine à l’étranger », a dit Pavlo Klimkine au quotidien populaire.
« Gerhard Schröder est le lobbyiste de Poutine le plus important au monde. C’est pourquoi l’UE devrait voir ici ce qu’elle peut faire », a-t-il ajouté, après la publication d’un article dans le journal américain Wall Street Journal s’interrogeant sur l’adoption de mesures visant l’ex-chancelier.
Après sa défaite électorale en 2005 face à Angela Merkel, M. Schröder a multiplié les postes pour représenter et défendre les intérêts stratégiques de la Russie.
A l’automne 2017, il a ainsi été élu président du conseil d’administration du géant pétrolier russe semi-public Rosneft, une entreprise visée par les sanctions occidentales adoptées contre Moscou en raison du conflit en Ukraine.
« Je trouve que ce que fait Monsieur Schröder n’est pas bien, chez Rosneft du moins », avait alors réagi Angela Merkel.
M. Schröder est aussi au service du géant gazier Gazprom, en tant que président du conseil de surveillance de Nord Stream, le gazoduc qui relie la Russie et l’Europe via la Baltique pour éviter d’avoir à transiter par l’Ukraine.
La mise en service fin 2019 du 2e tronçon de ce gazoduc afin de doubler les capacités d’exportation fait débat au sein de l’UE, Berlin le soutenant notamment face à l’opposition des pays de l’Est.
Une grande partie de la classe politique allemande se montre très critique des choix de M. Schröder, certains allant jusqu’à accuser l’ex-chef du gouvernement allemande de servir les intérêts de Moscou.
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