La CGT dit non à la privatisation des installations hydroélectriques
Afin de protester contre l’éventuelle privatisation des installations hydroélectriques françaises, une centaine de salariés issus des industries électriques et gazières du Grand Ouest ont manifesté aux abords du barrage de la Rance, situé entre les communes bretonnes de Saint-Malo et de Dinard, mardi 3 février entre 11h et 14h.
Après une dizaine de jours de débat, les sénateurs français ont adopté, hier mardi 3 mars dans l’après-midi, le fameux texte de loi sur la transition énergétique. Ce texte, adopté en octobre dernier par les députés de l’Assemblée Nationale, prévoit notamment l’ouverture de 66% du capital des installations hydroélectriques françaises aux capitaux privés. Une disposition à laquelle la CGT s’oppose fermement.
« Sous couvert de révolution écologique, il cache la privatisation de la production énergie en France et la territorialisation de la distribution de l’énergie. Le seul but est de réduire artificiellement les déficits et faire plaisir à madame Merkel », estiment les syndicalistes CGT Mines Energie de Bretagne.
Afin d’alerter et d’informer l’opinion publique des éventuelles conséquences de cette loi, la CGT a appelé les salariés des entreprises du secteur électrique et gazier à se mobiliser à l’usine marémotrice de la Rance, dont EDF pourrait perdre la concession.
« Le gouvernement brade le patrimoine public pourtant amorti. Environ un quart du parc est menacé de passer sous contrôle de banques, fonds de pensions, industriels etc. Comme pour les concessions d’autoroute, l’expérience a montré que lorsque le marché privé prend le contrôle d’un bien amorti seuls les actionnaires sont contentés. Il y a un risque réel de hausse des tarifs et de manque d’investissements. Ces inquiétudes sont soulevées par le rapport parlementaire qui prévoit d’imposer une redevance importante aux nouveaux exploitants entraînant des hausses de tarifs pour les usagers. Nous ne sommes pas là pour défendre notre statut mais pour sensibiliser le public. Nous disons stop à la casse du service public de l’énergie, nous choisissons le progrès humain et social”, ont notamment fait savoir les manifestants.
C’est grâce au barrage de la Rance que l’usine marémotrice du même nom (240 MW) valorise en électricité l’énergie de la force des marées. Une installation unique en France. Mise en service en 1966, elle est restée la plus grande usine marémotrice au monde pendant 45 ans. Aujourd’hui, elle est devancée par la centrale de Sihwa Lake, en Corée du Sud, qui lui est supérieure… de 4 MW!
Vendredi 27 février, à Saint-Samson-sur-Rance, les élus locaux ont présenté une innovation qui vise à favoriser et à pérenniser le processus de désenvasement des estuaires bretons. Opération financée par EDF, elle a permis de retirer depuis le début de l’automne quelques 50.000 m3 de vase de l’estuaire de la Rance. Les sédiments seront stockés dans des lagunes pendant 3 ans avant d’être transformés en engrais agricole.
Crédit photo : London looks