La Chine prévoit la mise en place d’une équipe d’urgence nucléaire
La Chine a annoncé la création prochaine d’une équipe de secours nucléaire au niveau national spécialisée dans le traitement des situations d’urgence. Alors que l’énergie nucléaire y est en pleine expansion, le pays entend développer ainsi son réseau d’intervention en matière de sûreté nucléaire. Une initiative qui n’est pas sans rappeler la mise en place récente par EDF d’une force d’action rapide nucléaire (FARN).
Selon les récentes déclarations de Yao Bin, chef de la division d’urgence et de sécurité nucléaires relevant de l’Administration nationale des sciences, technologies et industries pour la défense nationale (SASTIND), qui s’est exprimé ce lundi 12 mai à Beijing, une nouvelle équipe d’intervention va être mise en place pour gérer les « graves accidents nucléaires » qui pourraient se produire « dans des circonstances complexes » nécessitant une intervention rapide.
Alors la Chine développe de plus en plus son parc nucléaire, 19 réacteurs nucléaires sont en opération tandis que 29 sont en cours de construction, cette nouvelle équipe, composée de 300 spécialistes, aura pour mission de traiter les événements imprévus. Elle sera notamment compétente pour contenir la source radioactive, secourir des victimes potentielles ou encore maîtriser les fuites, la propagation et la contamination d’éléments radioactifs.
Actuellement en cours d’élaboration et sous la responsabilité conjointe de l’Administration (SASTIND) et l’Etat-major général de l’Armée populaire de Libération, ce projet devrait aboutir d’ici 2015 et se doter, outre des meilleurs scientifiques du pays, d’équipements de pointe et d’une base d’entraînement.
Si la formation d’un véritable groupe d’intervention nucléaire est inédite en Chine, l’idée elle, n’est pas nouvelle, et s’inspire clairement du modèle français initié par le groupe EDF à la suite des incidents survenus à la centrale Fukushima Daiishi. En effet, EDF avait annoncé en avril 2011 la création de la FARN destinée à intervenir en cas d’accident majeur dans les centrales nucléaires françaises.
Investissant près de 150 millions d’euros dans ce projet, le producteur d’électricité français est de ce fait devenu le premier exploitant au monde à se doter d’une force spéciale, en complément de son dispositif de sûreté et de gestion de crise nucléaire. Comme l’avait déjà pressenti Caroline Bernard, la directrice sûreté du parc nucléaire EDF, la France est « un peu en avance par rapport à d’autres pays, et d’autres exploitants trouvent l’idée intéressante ».
Crédits photo : IAEA
Thomas Livingston