La Cnim et la Bpifrance s'allient dans le solaire thermodynamique
Le constructeur de systèmes industriels Cnim se lance dans l’énergie solaire thermodynamique. Elle a créé, pour l’occasion, une société commune avec la banque Bpifrance, la SunCnim. En matière de chiffres, 55 millions d’Euros sont injectés dans le projet. La banque publique apporte son soutien à hauteur de 25 millions d’Euros. Les fonds serviront à l’installation de centrales thermodynamiques dans les pays à fort taux d’ensoleillement.
Le principe est simple. Un champ de miroirs appelés héliostats captent les rayons solaires afin de les orienter vers un grand tube situé en hauteur et contenant de l’eau. L’eau est ainsi chauffée et transformée en vapeur. Vapeur qui est ensuite valorisée en électricité via une turbine électrique. Elle peut aussi servir à alimenter directement les industries nécessitant de la chaleur dans leurs procédés de fabrication.
Comme la chaleur se stocke plus facilement que l’électricité, la centrale thermodynamique continue de produire de l’énergie lors de passages nuageux ou pendant les premières heures après le coucher du soleil. Un tel système représente une source d’énergie particulièrement intéressante dans les zones désertiques ou arides. De plus, une centrale thermodynamique est rapidement montée et nécessite une maintenance réduite.
« Toute la différence, c’est d’avoir conçu un objet simple et robuste. Il fallait épurer au maximum le système pour arriver à la technologie la moins complexe possible, mais qui rend le service qu’on lui demande », a expliqué René Pujol, directeur de la division énergie solaire de Cnim. Au total neuf brevets protègent le concept. La Cnim a remporté, en 2012, l’appel d’offres lancé par la Commission de régulation de l’électricité (CRE) pour un montant de 60 millions d’Euros. 10 millions d’Euros ont été mis sur la table pour réétudier l’installation et rendre ce concept réalisable. La première centrale devrait voir le jour à la fin de cette année à Llo, dans les Pyrénées-Orientales. La construction devrait commencer en 2016. Avec une puissance installée de 10 mégawatts cette centrale sera une sorte de modèle de démonstration visant à conquérir de nouveaux marchés à l’international.
L’association avec la Bpifrance, résultante de la naissance de SunCnim, est un moyen pour l’industriel de mettre en application ce projet dans des délais plus courts que s’il s’était lancé seul dans l’aventure. Stanislas Ancel, le directeur général délégué de Cnim en charge du secteur environnement et Magali Joessel, directrice du fonds SPI, sont conscients de l’utilité d’un tel investissement de 25 millions d’Euros. L’intervention de la banque publique permet aussi de réduire le risque financier pour l’industriel en partageant une partie des coûts.
Selon l’Agence internationale de l’énergie le marché est voué à un fort taux de croissance. Cette dernière prévoit une part de 11 % de la production mondiale d’électricité pour les centrales thermodynamiques d’ici 2050. Selon les dires de Nicolas Dmitrieff, président de l’organe de direction, la Cnim compte bien devenir la référence dans le domaine de l’énergie solaire thermodynamique et proposer ses services pour l’installation de tels équipements dans des villes de taille moyenne au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans la bande subsaharienne. La Cnim prévoit de créer à terme 500 emplois dans le département du Var.
Crédits photo : Magnus-Manske
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Le système solaire thermique à concentration est aussi exploitable pour l’habitat individuel.