La Compagnie nationale du Rhône fête ses 80 ans
La Compagnie nationale du Rhône a célébré mercredi 15 octobre ses 80 ans d’existence en présence de la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie Ségolène Royal. Et cette dernière ne sera pas venue les mains vides. En effet, la CNR a vu reconduire, dans le cadre du vote de la loi de transition énergétique, sa concession d’exploitation et du gestion du Rhône jusqu’en 2023. Un beau cadeau pour l’entreprise et les élus locaux et un véritable pied-de-nez à Bruxelles qui pousse le gouvernement français à ouvrir à la concurrence sa filière hydroélectrique.
La CNR, seule société à majorité publique gérant la totalité d’un fleuve, a pour seul actionnaire privé GDF-Suez à 49,97% et compte 183 actionnaires publics (à 50,03%) dont des collectivités et la Caisse des Dépôts. Créée en 1933 par Edouard Herriot, maire de Lyon et ancien chef du gouvernement et Léon Perrier, député et sénateur de l’Isère, l’entreprise a eu dès son origine des actionnaires privés et publics.
En 80 ans, elle a construit 19 barrages hydroélectriques sur le Rhône, développé 27 sites industriels et portuaires et 14 écluses de la Suisse à la Méditerranée. En 2001 et grâce à la libéralisation du marché de l’électricité, la compagnie a pu élargir ses activités en redevenant producteur et vendeur d’électricité. Elle a crée pour cela un centre de gestion baptisé le « cokpit », localisé au siège de la CNR à Lyon et lui permettant de gérer l’ensemble de ses aménagements.
Comme l’explique alors Elisabeth Ayrault, présidente de la CNR : « aujourd’hui, Bruxelles souhaite que l’hydroélectricité française soit ouverte à la concurrence, l’idée du gouvernement est de rassembler ces ouvrages. Nos 19 ouvrages sur le Rhône sont pilotés dans un lieu unique, il est très important que les élus et les territoires puissent avoir un seul interlocuteur« .
Ce cokpit regroupe en effet l’ensemble des activités du groupe, à savoir, la surveillance des barrages et des centrales, les prévisions météorologiques et la commercialisation de la production d’électricité. « Ces activités regroupées sur un même plateau, c’est très rare, cela nous a permis d’accroître la valorisation de cette énergie hydroélectrique« , précise Frédéric Storck, directeur de l’énergie à la CNR. Le Rhône produit une moyenne annuelle de 14,3 térawattheures , soit 3% de la production nationale.
Mais en tant qu’entreprise à capital public, la CNR a également des missions d’intérêt général et entreprend régulièrement des opérations d’aménagements du fleuve, comme par exemple la réalisation de pistes cyclables, la réhabilitation des berges ou la revitalisation d’anciens lits du fleuve protégés.
Crédits photo : ViCult
