La croissance mondiale moins énergivore en 2015, selon l’AIE
Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié lundi 10 octobre, la croissance mondiale a nécessité pour l’année 2015 moins d’énergie, poursuivant ainsi sa tendance à la baisse entamée les années précédentes. Une performance d’autant plus remarquable que la forte chute des prix du pétrole faisait craindre une diminution conséquente des efforts entrepris en matière d’économies d’énergie.
« L’intensité énergétique – la quantité d’énergie utilisée par unité de PIB – s’est améliorée de 1,8 % l’an dernier (contre une diminution de 0,6 % par an durant la décennie écoulée), ce qui signifie que l’économie mondiale a eu besoin de moins d’énergie pour se développer« , détaille l’AIE dans un rapport publié cette semaine à l’occasion du Congrès national de l’énergie à Istanbul (Turquie). Au total, plus de 221 milliards d’euros ont été investis dans l’efficacité énergétique par les 29 pays membres de l’AIE, soit une hausse de 6 % par rapport à 2014, ajoute l’agence.
La Chine s’est particulièrement illustrée, avec une intensité énergétique de -5,6 %, contre une moyenne de -3,1 % dans la décennie écoulée. La consommation d’énergie y a progressé de 0,9 % pour une croissance économique de 6,9 %. A noter que ces performances ont été atteintes alors que les prix bas du pétrole entraînent généralement un fort ralentissement des mesures prises en faveur de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie.
A lire également : Pétrole : pas de remontée des prix à court terme selon l’AIE
Malgré tout, l’agence rappelle que ces résultats positifs sont encore insuffisants pour véritablement inverser la tendance du changement climatique et que les gouvernements devront renforcer leur gains d’économies d’énergie pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. « 70 % de la consommation énergétique mondiale ne fait l’objet d’aucune exigence de performance d’efficacité« , insiste Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE en introduction du rapport. Selon l’expertise de l’AIE, il faudrait que les gains d’intensité énergétique atteignent 2,6 % par an pour permettre à terme le développement d’un système énergétique décarboné.
A lire également : L’efficacité énergétique: une solution contre le réchauffement climatique ?
Crédits photo : AIE