La Green tech au service de la transition énergétique
En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. Ce slogan né après le premier choc pétrolier de 1973 n’a jamais été autant d’actualité. L’objectif numéro 1 de l’époque, face à la flambée du baril, était de mieux et surtout de moins consommer d’énergie. Aujourd’hui, alors que la révolution numérique et la transition énergétique s’imposent comme les enjeux majeurs du début du XXIe siècle, la France est à la pointe des innovations. De plus en plus de start-up et sociétés de la French Tech, l’écosystème d’innovation made in France, se spécialisent dans les technologies vertes, les fameuses « green tech ». Et cocorico (oui, ne rougissons pas !), la Green tech tricolore fait parler d’elle.
Des innovations dans l’air du temps
Dernier exemple en date : la première route solaire au monde inaugurée ce 22 décembre en Normandie sur une départementale de l’Orne. Recouvert de dalles photovoltaïques, le tronçon, long de 1 kilomètre raccordé directement au réseau de distribution local d’électricité, fournit l’équivalent de la consommation de l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. Ce projet baptisé Wattway développé par l’entreprise de travaux publics Colas et l’Institut national de l’énergie solaire, qui associe le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives et l’université de Savoie, est le fruit de cinq années de recherche et de tests. Selon Colas, les feuilles de silicium générant le courant, enrobées dans une résine protectrice, les rend « capables de supporter la circulation de tout type de véhicule, y compris les poids lourds ».
Petit bémol, pointé du doigt par les énergéticiens : le rendement énergétique demeure incertain et coûte très cher. Le financement du projet, à hauteur de 5 millions d’euros, a été assuré par une subvention de l’État.
Autre exemple récent de cette vitalité sur le secteur des innovations : l’arbre à vent inventé par New Wind. Après plusieurs années de recherche et développement, la start-up parisienne s’est inspirée de la nature pour imaginer une éolienne capable de s’intégrer dans le paysage urbain. Les feuilles de l’arbre artificiel peuvent alimenter en électricité, sans bruit, grâce au moindre souffle du vent, un foyer de 4 personnes. Depuis l’enracinement de l’arbre dans plusieurs villes françaises, les commandes affluent du monde entier.
Du côté de l’éclairage public, gros consommateur d’électricité malgré le déploiement constant des ampoules à LED adopté par les villes, la société Kara vient d’inventer un système intelligent qui permet de détecter une présence à 35 mètres, de déterminer sa masse et sa trajectoire, et de moduler l’éclairage en fonction. Sur la voie publique la nuit, les piétons, les cyclistes ou les voitures n’ont pas besoin du même éclairage. Plus question d’éclairer comme en plein jour ni de plonger dans le noir les rues des villes avec ce système, qui se loge directement dans le lampadaire. Une avancée technologique récompensée en juin 2016 dans le cadre du concours annuel EDF Pulse qui valorise et apporte un appui concret aux start-up innovantes.
L’entreprise Enerbee semble elle aussi avoir bien capté l’air du temps. Également récompensée en 2015 par le Prix EDF pulse, la société iséroise a inventé des générateurs miniatures d’électricité. L’idée n’est pas révolutionnaire. Ce qui l’est, c’est la totale autonomie de ces récupérateurs d’énergie. Grâce à l’association unique du magnétisme et de la piezoélectricité, ils sont capables de générer de l’énergie électrique à partir des mouvements détectés, que ceux-ci soient lents ou rapides, d’une amplitude allant de quelques millimètres à 1 centimètre, et même à travers des cloisons.
Des perspectives d’avenir
La Green tech française regorge de talents et nous pourrions citer d’autres exemples d’innovations… Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a inauguré, en juin, le premier incubateur de la Green tech à l’École nationale des Ponts-et-Chaussées de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Un incubateur accueillant 50 start-up qui planchent, notamment, sur le développement des énergies renouvelables, le stockage optimisé, ou encore la conception d’une gestion «intelligente» de l’énergie. Les marges de progression dans l’innovation sont nombreuses. En France, on n’a toujours pas de pétrole, mais on a de plus en plus d’idées… qui se concrétisent et font avancer le monde de l’énergie !
