La Russie poursuit son « pont énergétique » vers la Crimée
Au-delà d’une crise diplomatique sans précédent entre l’Europe et la Russie depuis la fin de la guerre froide, l’annexion de la Crimée par la Russie et le conflit ukrainien qui en a résulté, implique des enjeux énergétiques majeurs pour cette péninsule de deux millions d’habitants. Souhaitant contrôler l’approvisionnement énergétique de la région, la gouvernement de Moscou a entrepris la construction d’un « pont énergétique » reliant la Russie et la Crimée.
La Crimée dépendait jusqu’à présent de l’Ukraine à 70 % pour son électricité et souffrait toujours de nombreuses coupures de courant depuis son annexion en mars 2014 par la Russie. Le référendum organisé sous contrôle russe et jugé illégal par Kiev et l’Union européenne, est aujourd’hui encore largement contesté par une grande part des Ukrainiens et plusieurs actes de sabotage des lignes électriques ont été répertoriés.
De son côté, dénonçant un blocus énergétique organisé par Kiev, la Russie s’est lancée il y a plusieurs mois dans la construction d’un véritable « pont énergétique » reliant la Russie à la Crimée. Le président russe, Vladimir Poutine, a supervisé ce mercredi la mise en service d’une quatrième ligne électrique reliant la Russie à la péninsule, via le détroit de Kertch. L’ensemble de ces quatre lignes mises en service depuis décembre dernier permettra d’assurer le transport de l’électricité produite dans les centrales électriques en construction à Sébastopol et Simféropol, et à terme, l’indépendance énergétique de la Crimée au regard de l’Ukraine.
Au total, ce « pont énergétique » présente une capacité de plus de 800 mégawatts (MW), ce qui, « en tenant compte des capacités de production locales, suffit pour un fonctionnement normal« , s’est félicité Vladimir Poutine lors de l’inauguration de cette installation. Ce dernier a également précisé que la Russie comptait investir plus de 50 milliards de roubles (670 millions d’euros) d’ici 2020 pour moderniser les infrastructures électriques de la péninsule.
Crédits photo : The Presidential Press and Information Office