La sortie de l’atome menacerait 2 millions d’emplois selon l’Uniden
Dans un communiqué publié le 23 novembre 2011, l’Union des Industries Utilisatrices d’Énergie (Uniden) met en garde contre les conséquences d’une sortie du nucléaire. Deux millions d’emplois seraient en effet mis à mal par l’abandon de l’atome.
L’Uniden n’en est pas à sa première alerte. Déjà dans un communiqué datant du 9 novembre 2011, l’association avait attiré l’attention sur une potentielle vague de délocalisations de la part d’industries consommatrices en électricité en cas d’arrêt de l’atome. Sortir du nucléaire signifierait de facto un «boom» de la consommation des autres sources de production d’électricité – plus chères- et donc une augmentation des prix, au grand dam de certaines industries.
Car si, comme l’estime l’Uniden, le prix de l’électricité représente jusqu’à 70% du coût de revient des 37 membres qui la représentent, la hausse des prix de l’électricité pourrait constituer un critère déterminant dans les décisions d’investissement des groupes internationaux. Deux millions d’emplois seraient ainsi menacés par une sortie du nucléaire.
Premières victimes : les usines électro-intensives
Les employés des usines électro-intensives, pour lesquelles l’électricité est une matière première, seront les premières victimes directes de l’abandon de l’atome. Sachant que le secteur emploie 50 000 personnes dans l’Hexagone et génère entre 100 et 120 000 emplois indirects et induits, cela nous donne au total entre 150 000 et 170 000 emplois menacés. De plus, si l’on considère que ces entreprises sont situées en amont de leurs filières respectives (acier, aluminium, métallurgie, chlore), la hausse des prix et la délocalisation des productions en amont concerneraient, à terme, de nombreux emplois à l’aval.
Les victimes collatérales
L’Uniden s’est donc chargée dans son analyse d’évaluer le nombre d’emplois fragilisés dans les principaux secteurs sensibles au prix de l’électricité. Au total, elle estime à 600 000 le nombre de postes directement menacés, soit 171 000 emplois en métallurgie, 171 000 en chimie, 19 500 en verre et 15 270 en papier.
De manière à appréhender plus précisément les emplois indirects et induits remis en cause par la sortie du nucléaire et la hausse du prix de l’électricité, l’association a appliqué au nombre d’emplois directement menacés (600 000), un coefficient multiplicateur entre 2 et 2,33, évaluant le résultat total à 1,2 et 1,4 millions.
En tout, c’est donc au total près de 2 millions d’emplois industriels et de services qui verraient la compétitivité de leur secteur mise à mal par la sortie du nucléaire.
COMMENTAIRES
Vous ne vous posez pas la question de savoir comment ces mêmes industries électro intensives se débrouillent bien mieux en Allemagne qu’en France, malgré une électricité plus chère ?
Evitez de reproduire les communiqués des services de com des entreprises sans faire un peu de vrai journalisme, c’est à dire de l’investigation pour s’approcher un peu plus de la vérité.