La voiture à hydrogène est sans avenir pour France Stratégie
France Stratégie, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a publié le mercredi 27 août 2014 une étude sur les perspectives de développement réelles de l’hydrogène comme source d’énergie viable pour l’approvisionnement du parc automobile. Une vision qui ne laisse que peu de place aux possibilités offertes par cette source d’énergie dans l’avenir.
« Y’a t-il une place pour l’hydrogène dans la transition énergétique » ? Voilà la question que s’est posée France Stratégie pour établir l’intérêt de l’hydrogène comme source d’énergie. Et sa réponse, au moins dans le secteur automobile, est sans appel. L’hydrogène coûte trop cher. En effet, si elle est apparue ces dernières années comme un alternative propre et durable aux fossiles, cette source d’énergie resterait toutefois très peu compétitive au regard des coûts de production et de distribution qu’elle implique. Un problème de coût qui rendrait son développement à long terme bien incertain.
Comme le souligne les auteurs de cette étude, « l’hydrogène bénéficie actuellement d’un engouement médiatique sans rapport avec les perspectives réalistes d’avenir. Si tous les maillons d’une chaîne hydrogène ont fait la preuve de leur viabilité technique (…) le véhicule à hydrogène ne semble pas en mesure de concurrencer ses équivalents thermique ou électrique avant des années, voire des décennies« .
La technologie de la pile à combustible (encore en développement) comme les circuits de distribution de l’hydrogène (par camion et non par pipe-line), imposeraient des coûts significatifs et peu de possibilité d’amélioration dans l’avenir. France Stratégie évalue ainsi le coût total de l’hydrogène fournit à la pompe à environ 10 euros le kilo, pour un prix moyen au kilomètre parcouru de 13 centimes, soit trois fois plus que le coût du gazole au kilomètre estimé à 3,5 centimes d’euros.
Une version largement pessimiste contestée notamment par la société Air Liquide, spécialiste des gaz et pour qui ces coûts seraient surestimés. Air Liquide considère en effet que si de nombreux défis restent à relever avant d’envisager une exploitation à grande échelle de l’hydrogène dans le secteur automobile, les problèmes de sécurité du gaz sont d’ores et déjà maîtrisés dans la chaîne logistique. Un progrès fondamental qui devrait permettre de concentrer désormais la recherche sur une meilleure compétitivité de cette source d’énergie.
Cela étant, l’idée de développer des véhicules à l’hydrogène fait son chemin et les constructeur s’y attèlent progressivement. Après Hyundai, seul groupe automobile proposant à ce jour un modèle alimenté à l’hydrogène en France, Toyota, Mercedes et BMW se lancent eux aussi sur le marché. Un pari risqué sachant que le réseau de distribution sur le territoire français est quasiment nul.
Crédits photo : Jean-Pierre Dalbéra
COMMENTAIRES
Encore une fois, la France sera la dernière roue de la charrette, on est vraiment mauvais. Si je liste les pays qui mise sur l’hydrogène pour les véhicules: Etats-Unis, Allemagne, Norvege, Pays Bas, Japon etc…
Forcément si on attend sans faire d’investissement, ça va pas marché, il faut que l’état commence par investir pour que cela marche (voir l’Allemagne). Heureusement que c’est Air Liquide le leader du marché, on a au moins ça pour la France.
Quand j’entends que pour avoir une croissance de 3%, il faut une rupture technologique et bien on en tient une là il me semble non ?
C’est quoi le problème des pipelines, il me semble que les pompes à essence sont ravitaillé par camion, après l’hydrogène, il faut le produire en France donc plus besoin de pipeline en fait !
C’est vraiment une vision bien française tout cela et j’ai honte d’entendre ce genre de discours.
Les hydrocarbures sont une vraie manne pour l’Etat français; il est donc normal que ce dernier et tous ses relais dénigrent une technologie qui sera à l’origine de la prochaine révolution industrielle. En réalité, des sociétés comme AIR LIQUIDE ou McPHY ENERGY, la start-up française récemment mise sur le marché, ont misé sur l’hydrogène et les français continueront à rouler avec leurs chères voiture diesel pendant encore longtemps quand des pays neufs se seront convertis à l’hydrogène.
Je suis d’accord pour rouler à l’hydrogène, par contre va falloir quand même réduire le prix afin de nous permettre d’en profiter tous. Sortir de telles voitures et les réserver à une élite serait dommage pour la planète. Laurent
57000 dollars pour la Toyota Mitraï, vous trouvez que c’est vraiment très cher? Le prix descendra certainement dans les 5 ans qui viennent. En France le problème n’est pas le prix mais le nombre de stations services (autant dire zéro) et le manque de volonté gouvernementale.