Lagarde et Sapin à Yaoundé pour un sommet économique sur l’Afrique centrale
La directrice générale du FMI Christine Lagarde et le ministre français de l’Economie Michel Sapin assistaient vendredi à Yaoundé à un sommet extraordinaire des chefs d’Etats d’Afrique centrale sur la relance économique dans cette sous-région victime de la chute des cours du pétrole.
Mme Lagarde et M. Sapin, non annoncés par les organisateurs la veille, ont écouté au milieu des chefs d’Etat africains de la sous-région le discours d’ouverture du président du Cameroun Paul Biya, selon des images retransmises par la télévision publique camerounaise CRTV.
Le déplacement du ministre français ne figurait pas à son agenda. Une partie des réserves de change de la zone franc CFA, la monnaie de l’Afrique centrale, est gardée par le Trésor français.
Le sommet de Yaoudé a été convoquée dans la semaine par le président Biya alors que la croissance va de nouveau reculer dans en Afrique centrale.
« Nos réserves de change ont substantiellement baissé », a déclaré dans son discours d’ouverture M. Biya. « Nous devons agir et vite, nous devons agir ensemble », a ajouté le chef d’Etat camerounais, disant attendre « des éclairages utiles » du FMI.
Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la croissance du produit intérieur brut (PIB) dans la zone ne devrait pas dépasser 1% en 2016, contre 2,4% l’année précédente, déjà décevante.
« La décélération de la croissance est plus prononcée qu’initialement prévu, en liaison avec les effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier », note la BEAC.
D’après une source proche des discussions, la réunion de Yaoundé doit permettre aux pays de la zone d’étudier les solutions « pour assainir la situation ».
« Ces pays sont confrontés depuis plusieurs mois » à une baisse de leurs « exportations de pétrole », a expliqué cette source à l’AFP. « Du coup, leurs réserves monétaires ont diminué », a-t-elle ajouté.
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) regroupe six pays (Congo, Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée-Equatoriale, Tchad). Tous sont producteurs de pétrole, sauf la Centrafrique.
« Le sommet extraordinaire de Yaoundé doit permettre aux chefs d’Etat de l’Afrique centrale d’examiner les solutions à mettre en oeuvre pour relancer leurs économies victimes de l’effondrement du prix du pétrole », selon un communiqué de la présidence du Gabon reçu par l’AFP.
Le franc CFA, créé en 1945, est utilisé par les 6 pays de la Cemac mais aussi par les 8 membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine, appelée UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo).
Le « CFA », autrefois arrimé au franc français, dispose d’une parité fixe avec l’euro, Paris garantissant la convertibilité du franc avec la monnaie européenne, de façon illimitée, en vertu d’un accord de coopération monétaire.