Lancement du chantier de la première centrale nucléaire turque
D’ici à 2030, la Turquie devrait compter sur son sol trois centrales nucléaires, qui devraient subvenir à 20% des besoins du pays en électricité. C’est dans le cadre de ce programme ambitieux que vient d’être posée la première pierre de la centrale d’Akkuyu, construite par l’agence russe Rosatom sur la côte méditerranéenne et qui comptera quatre réacteurs de 1200 MW chacun. Un chantier vivement critiqué par les écologistes, qui dénoncent sa localisation dans une zone à forte activité sismique.
Le 15 avril 2015, le Ministre turc de l’Energie, M. Taner Yildiz (photo), a posé la première pierre d’un ambitieux programme nucléaire, en présence du chef de l’agence russe Rosatom, représentée par son chef, M. Sergueï Kirienko.
Les Russes sont en effet chargés de construire la première centrale nucléaire du pays, à Akkuyu, sur le bord de la Méditerranée. C’est d’ailleurs à l’occasion de l’inauguration du chantier de cette centrale de 4800 MW (quatre réacteurs de 1200MW sont prévus) que la Turquie et la Russie ont rappelé leur entente le 15 avril.
Pourtant, le projet d’Akkuyu ne fait pas l’unanimité et suscite de vives oppositions des écologistes du pays, qui critiquent la localisation de cette centrale dans un secteur très actif sur le plan sismique. Des associations (dont Greenpeace) ont par conséquent perturbé la cérémonie d’inauguration du site nucléaire. Ce à quoi Taner Yildiz a répondu que la centrale serait conçue de manière à pouvoir résister à un séisme de magnitude 9, tant en insistant sur l’opportunité économique que représente ce projet : « Si cette centrale avait été bâtie il y a dix ans, nous aurions pu économiser 14 milliards de dollars en achat de gaz naturel ».
Le programme nucléaire turc ne se limite pas à la construction de cette centrale : d’ici à 2030, le pays souhaite se doter de trois centrales nucléaires, qui devront fournir 20% de l’électricité consommée dans le pays.
Un programme ambitieux car les autorités turques souhaitent rattraper le retard pris par ce pays en matière de production d’électricité d’origine nucléaire. Ce retard conduit la Turquie à importer de grandes quantités de gaz naturel russe et ukrainien pour subvenir à ses besoins.
En 2013 le marché du second projet de centrale nucléaire, d’un montant de 15 milliards d’euros, a été attribué à un consortium réunissant le turc EUAS, les japonais Mitsubishi et Itochu, et le français GDF Suez.
Crédit photo : Norbert Schiller