L’Arabie baisse l’impôt sur les firmes pétrolières avant une privatisation d’Aramco

L’Arabie saoudite a annoncé lundi avoir réduit l’impôt sur les sociétés du secteur pétrolier, une mesure destinée à encourager les investissements dans Aramco qui sera partiellement ouvert aux capitaux privés en 2018.
Par un décret publié à Ryad, le roi Salmane a établi une nouvelle liste des taux de l’impôt sur les sociétés dans le secteur pétrolier dans le royaume, qui varie désormais de 50% à 85% selon le volume des investissements, contre un taux unifié de 85% appliqué jusqu’ici à toutes les sociétés.
Le décret royal précise que les compagnies investissant plus de 375 milliards de riyals (99,98 milliards d’euros) seront désormais imposables seulement à hauteur de 50%.
« Le taux d’imposition de la Saudi Aramco passe de 85% à 50%, la mettant en conformité avec les standards internationaux », s’est félicité le géant pétrolier public dans un tweet.
Premier exportateur mondial de brut, le royaume saoudien, sous pression avec la baisse des prix du pétrole, a annoncé une introduction en Bourse d’Aramco en 2018 dans le cadre d’un plan de restructuration de son économie, trop dépendante de l’or noir.
Baptisé Vision 2030, ce plan, présenté en avril 2016 par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane, nouvel homme fort du royaume, a prévu la cession de moins de 5% d’Aramco avec l’ambition de constituer un fonds souverain de quelque 2.000 milliards de dollars (1.912 milliards d’euros).
« Le décret royal sur les impôts est dans l’intérêt du royaume, de ses citoyens et des générations futures », a commenté le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, dans un communiqué.
Le patron d’Aramco, Amin Nasser, a déclaré pour sa part que le décret royal « est positif pour la diversification de l’économie saoudienne » et en cohérence avec les réformes économiques de la Vision 2030.
Le gouvernement de Ryad, qui a adopté une politique d’austérité sans précédent pour faire face à la chute de ses recettes pétrolières, a prévu pour 2017 un déficit budgétaire de 53 milliards de dollars, contre 79 milliards de dollars en 2016.
Le ministre de l’Energie a souligné que le royaume gardait entièrement le contrôle de sa richesse pétrolière en dépit du projet de privatisation d’Aramco.
M. Faleh a assuré que « les ressources en hydrocarbures du royaume demeureront souveraines », ajoutant que toute baisse des recettes fiscales, inhérente au décret royal, « sera compensée par des dividendes stables » et, pour le gouvernement, « par d’autres sources de revenus ».
Le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, a pour sa part assuré que « le décret royal n’aura aucun impact négatif sur la capacité de l’Etat à fournir des services » publics.

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