L’ASN autorise la poursuite de l’exploitation de Fessenheim 2
L’Autorité de Sûreté Nucléaire (l’ASN), a autorisé EDF à poursuive l’exploitation du réacteur n°2 de la centrale de Fessenheim pour une durée de 10 ans supplémentaires, sous condition que l’électricien réalise des travaux de renforcement visant à améliorer la résistance du second réacteur en cas d’accident grave.
Comme il l’avait fait pour le réacteur n°1 en 2011, l’ASN impose la réalisation de travaux afin d’augmenter la résistance du radier, la dalle de béton située sous la cuve du réacteur. De plus, un système de refroidissement de secours devra être installé. Ces dispositions s’inscrivent dans le cadre des prescriptions post-Fukushima, destinées à renforcer la résistance des centrales aux accidents graves, notamment ceux liés aux catastrophes naturelles.
« D’une manière générale, la conception identique des deux réacteurs situés sur le même site a conduit à imposer au réacteur numéro 2 des prescriptions semblables à celles du réacteur numéro 1 (…). La décision de l’ASN intègre également quelques prescriptions spécifiques au réacteur 2 » explique le communiqué de l’ASN.
En janvier dernier, la direction de la centrale avait dit s’attendre à ce que l’ASN prescrive les mêmes travaux pour les deux réacteurs. L’instance dirigeante avait d’ailleurs indiqué que les travaux seraient réalisés malgré la volonté du président François Hollande de fermer le site d’ici 2016.
En effet, la fermeture de la centrale dès 2016 semble peu probable d’après l’ASN et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), qui ont expliqué que ce processus administratif, long et complexe, prendra au moins 5 ans. Interrogé par les médias la semaine dernière, le directeur général de l’IRSN Jacques Repussard a estimé que la volonté de fermer Fessenheim affichée par François Hollande était une « suggestion politique » qui devrait être soumise à un vote du Parlement.
Par ailleurs, la direction de la centrale alsacienne indique avoir également réalisé un investissement de 10 millions d’euros pour le nouveau dispositif de pompage dans la nappe phréatique, destiné à refroidir le réacteur numéro 1 en cas d’accident. Les travaux de renforcement du radier, d’un coût estimé entre 20 et 30 millions d’euros, seront terminés fin juin.