L'assemblage des hydroliennes de DCNS emploie 80 personnes
Le groupe navalDCNS vit actuellement des heures bien agitées et contrastées. Il poursuit l’assemblage des hydroliennes, qui seront immergées au large de l’île de Bréhat. Cet assemblage, actuellement en cours à Cherbourg, permet de faire travailler quelques 80 personnes. Cependant, cette bonne nouvelle est tempérée en interne par les négociations actuelles sur l’avenir du groupe dans le cadre du Plan de performance annoncé par le PDG Hervé Guillou.
Le projet de Paimpol-Bréhat, mené par EDF en partenariat avec DCNS-OpenHydro, porte sur la mise en service de deux hydroliennes de 16 m de diamètre. Ce sont d’énormes pales, que la force des courants marins fait tourner, reliées à un convertisseur sous-marin. Leur implantation nécessite des zones de fort courant. Au large de Paimpol-Bréhat sera bientôt implanté le premier parc d’hydroliennes jamais raccordées à un réseau national de distribution d’électricité.
La ferme expérimentale de Paimpol-Bréhat, devrait accueillir les premières hydroliennes au mois d’octobre. Elles serviront à évaluer la viabilité du projet « Normandie Hydro » qui consistera à implanter 7 hydroliennes au raz Blanchard d’ici 2017-2018, et ainsi à fournir de l’électricité pour 13.000 personnes.
Pour une meilleure compétitivité, DCNS a décidé de sous-traiter une part importante du travail à des prestataires. Le site de Brest a assuré l’assemblage final des machines, la réalisation du câblage, ainsi que l’installation du module de pilotage et des essais. Cherbourg assure l’assemblage des rotors, car le site a l’avantage de posséder un outil industriel adapté aux usinages de grand diamètre, utilisé jusqu’ici pour la fabrication des coques de sous-marins.
Si les étapes tests de la ferme expérimentale de Paimpol-Bréhat sont couronnées de succès, d’autres fermes, à visée commerciale, seront lancées dans le futur, nécessitant une production d’hydroliennes en série. Cela devrait entraîner la création de centaines d’emplois pour DCNS et faire aboutir le projet de construction d’une nouvelle usine à Cherbourg en 2017. Les collectivités territoriales soutiennent depuis plusieurs années le développement d’une production d’énergie hydrolienne locale, et la création d’une filière industrielle en Normandie.
L’implantation éventuelle d’une usine ne devrait toutefois pas suffire à rassurer les employés de DNCS : le groupe a annoncé 2 000 départs d’ici 2018 dont un sur deux ne sera pas remplacé. Les organisations syndicales, CGT, CFDT et l’UNSA, rappellent qu’elles sont « opposées au transfert d’une partie des salariés de DCNS basés notamment à Brest, Lorient vers DES (Défense Environnement Service), une filiale commune avec Véolia. Nous craignons le caractère obligatoire pour les personnels concernés de suivre ce transfert d’activité. » Cette inquiétude a motivé un rassemblement de 500 manifestants devant la direction du site brestois.
Crédit photo : davidbzh29
