L’Australie veut limiter ses exportations de gaz
Le Premier ministre australien a annoncé jeudi que des restrictions à l’exportation seront imposées aux principaux producteurs de gaz en Australie afin de renforcer l’offre intérieure, dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de coupures plus fréquentes.
D’ici 2020, l’Australie devrait prendre la place du Qatar comme premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Japon, la Chine et la Corée du Sud sont de gros acheteurs mais le niveau élevé des exportations assèche l’offre intérieure.
Le Premier ministre Malcolm Turnbull a déclaré que les exportateurs prélevaient sur les réserves intérieures afin d’honorer leurs contrats avec l’étranger. Le gouvernement doit donc intervenir pour réduire « les prix très élevés » du gaz en Australie même, a-t-il dit.
« C’est ridicule qu’on soit sur le point de devenir le premier exportateur de GNL du monde et de ne pas avoir suffisamment de gaz pour nos entreprises, nos foyers, nos industries », a-t-il déclaré.
A compter du 1er juillet, le gouvernement imposera des restrictions aux producteurs afin d’assurer qu’ils mettent plus de GNL sur le marché intérieur qu’à l’exportation. C’est une « mesure provisoire » qui durera tant que l’Australie ne produira pas davantage de gaz, a-t-il ajouté.
Il a également mis en cause les gouvernements de certains Etats australiens qui ont interdit la production de GNL pour des raisons écologiques. Ils « ont mis en danger les secteurs de l’énergie et de l’industrie », a-t-il accusé. « Nous devrions être capable d’exporter plein de gaz et d’avoir plein de gaz pour notre marché intérieur. Nous devrions être capable de faire les deux en même temps et nous devons augmenter la production ».
Les débats sur l’énergie font rage en Australie depuis que l’Etat d’Australie méridionale avait été privé tout entier d’électricité en septembre après un orage. Parallèlement, les températures élevées de ces derniers mois ont mis la pression sur le réseau de distribution d’électricité.