Le chantier de la liaison électrique dans le tunnel sous la Manche est lancé
Le chantier du projet ElecLink, une liaison électrique franco-anglaise via le tunnel sous la Manche, a été officiellement lancé jeudi, avec la pose de sa première pierre.
Ce chantier, qui représente un investissement de 580 millions d’euros et s’étalera sur trois ans, prévoit la construction par le groupe Siemens de deux stations de conversion d’électricité – une à Folkestone (GB), une à Peuplingues (France) – et le déploiement de 59 kilomètres de câbles via le tunnel ferroviaire Nord du Tunnel sous la Manche.
L’installation offrira une interconnexion électrique d’une capacité de 1.000 mégawatts, soit « l’équivalent de la consommation d’environ 1.600.000 foyers », a déclaré le PDG d’Eurotunnel Jacques Gounon, lors d’une cérémonie à Folkestone.
Sa mise en service, retardée par des recours judiciaires, est désormais prévue pour 2020.
Le groupe Eurotunnel détient 100% du capital du projet ElecLink, soutenu par les gouvernements français et britanniques, ainsi que de la Commission Européenne.
Au-delà de l’aspect technique, Eleclink répond à un besoin énergétique croissant du Royaume-Uni, qui a entamé une reconversion visant à réduire la production d’électricité par les énergies fossiles.
Présent à cette cérémonie, le secrétaire d’Etat à l’Energie britannique Jesse Norman a rappelé l’objectif « zéro charbon » dans la production d’éléctricité britannique d’ici 2025, alors qu’il représentait encore 30% il y a 3 ans. Cette nouvelle liaison avec le continent permettra de faciliter cette transition et de garantir la fiabilité de l’approvisionnement électrique du pays.
De son côté, la France pourra également profiter d’un accès élargi à l’électricité britannique, en cas de pic de consommation ou de prix du marché plus avantageux outre-Manche.
« L’interconnexion augmente la capacité d’échanges entre les deux pays de 50% », a souligné M. Gounon.
Si deux connexions électriques sous-marines existent déjà entre la Grande-Bretagne et le reste de l’Europe, c’est en revanche la première fois que des câbles passeront par le Tunnel sous la Manche.
« Nous jouons simplement un rôle de transporteur d’électrons. Après avoir transporté des passagers, Eurotunnel transporte désormais des kilowatts, explique son PDG. Les fournisseurs d’énergie nous paieront un péage pour faire transiter l’électricité par le tunnel ».
Cette nouvelle source de revenus devrait permettre à Eurotunnel de récupérer « jusqu’à 100 millions d’euros par an », se félicite le dirigeant.
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