Le conflit s’aggrave entre Veolia et Vilnius
Veolia et la ville de Vilnius se poursuivent devant des tribunaux d’arbitrage internationaux, réclamant respectivement 120 et 200 millions d’euros d’indemnisations, après le non-renouvellement d’un contrat de quinze ans du groupe français portant sur le chauffage urbain.
A Washington, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, Veolia réclame maintenant au moins 120 millions d’euros à la capitale lituanienne et à quelques municipalités plus petites, invoquant un traitement injuste de leur part à travers des lois et des règlements. Le groupe avait commencé par demander 100 millions en janvier 2016.
« Nous avons consacré énormément de temps et d’effort pour régler à l’amiable nos divergences avec Vilnius et les municipalités, mais le climat très politisé entourant ces contrats a fait échouer ces efforts », a dit à l’AFP la chef de Veolia pour l’Europe centrale et orientale Malika Ghendouri.
« Nous n’avions pas d’autre choix que de soumettre nos divergences à l’arbitrage », a-t-elle ajouté.
La branche locale de Veolia, Vilniaus energija, déclare avoir investi plus de 177 millions d’euros depuis 2002 – soit plus d’un tiers de tous les investissements français en Lituanie.
La mairie a riposté ce mois-ci en se disant prête à réclamer à Veolia 200 millions d’euros devant le tribunal d’arbitrage de Stockholm.
« La recherche du profit n’est pas toujours conforme à la loi », a dit à l’AFP le maire-adjoint Valdas Benkunskas, sans vouloir entrer dans les détails. La société française s’était vu infliger des amendes pour des coûts trop élevés du chauffage et des procureurs lituaniens ont accusé certains de ses responsables de manipulation des prix de l’énergie.
Pour Malika Ghendouri, la demande de dommages de la part de Vilnius est « la continuation du harcèlement que Veolia avait subi ces dernières années ».
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