Le Croisic inaugure le premier site d'essai pour les énergies marines
Il s’en passe des choses au Croisic en ce mois d’août, et pas simplement au niveau touristique. Ce mardi 25 août, il y a été inauguré le premier site français dédié aux essais en mer pour les énergies marines renouvelables (EMR). Cette plateforme va permettre de tester, en conditions réelles, des démonstrateurs ou des prototypes de récupération de l’énergie marine, avant leur éventuelle commercialisation. Dans un premier temps, ce sont des éoliennes flottantes et des engins houlo-moteurs qui seront mis à l’épreuve sur place.
Le site, baptisé SEM-REV, va entrer en fonction dès le mois de septembre. Il dispose de tous les équipements en mer et à terre nécessaires, à savoir des houlographes directionnels (qui mesurent les caractéristiques physiques des vagues), des bouées météorologiques (qui mesurent la force et la direction des vents, l’humidité et la température de l’air, ainsi que le rayonnement solaire direct), une matrice de profileurs de courant acoustiques (qui mesure la houle grâce à un radar Doppler) ainsi qu’un câble électrique d’une puissance de 8 MW raccordé au réseau national.
En une journée, il sera possible de connecter tout type de dispositif de production d’énergie, qu’il s’agisse d’éoliennes offshore flottantes (projet Floatgen de la société Idéol, en cours de conception) ou de turbines houlomotrices (projet GEPS Techno). Trois machines pourront être accueillies simultanément pour répondre à une demande déjà forte, puisque 39 projets sont déjà inscrits comme utilisateurs.
Etape importante pour le développement de la filière, cette innovation devrait intéresser tous ceux (PME et grands groupes) qui travaillent sur des projets de technologies et de solutions innovantes dans le domaine. Le site sera, comme le souligne dans un communiqué l’École Centrale de Nantes, « une pièce maîtresse de la filière EMR en Pays de la Loire et un atout décisif du développement de la nouvelle filière industrielle nationale des EMR ».
Ce projet a été mené par l’École Centrale de Nantes conjointement avec le CNRS, car SEM-REV se veut aussi une plateforme de recherche pour les chercheurs scientifiques français et européens. Un local à terre les accueillera. Il sera connecté en VPN à l’École Centrale de Nantes afin d’assurer la diffusion des mesures aux chercheurs en temps réel. L’École Centrale de Nantes assure que son système de mesures océaniques et météorologiques permettra de « progresser sur la connaissance du milieu marin, la biologie et la géologie marine, l’interaction océan-atmosphère, la propagation des houles et courants ».
Côté finance, cette réalisation représente un budget global de 17 millions d’euros auquel ont participé principalement les Pays de la Loire (9,9 M€), l’État (3,2 M€ dont 1,75 M€ au titre des Investissements d’Avenir), mais aussi le département de Loire-Atlantique (1,25 M€). Des fonds européens Feder ont également été sollicités (2,5 M€).
Crédit photo : Winflot1