Le Nigéria fait un pas de plus vers l'énergie nucléaire
Le Nigeria est actuellement en pourparlers avec la société nucléaire russe Rosatom dans le cadre de la construction de 4 centrales nucléaires pour un montant de 80 milliards de dollars. Selon Sergeï Novikov, porte-parole de la société, Rosatom et des responsables nigérians se seraient rencontrés le mois dernier pour donner suite à un accord intergouvernemental signé en 2009, et évoquer leur éventuelle coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire.
« Un comité conjoint de coordination est en place et des négociations sont en cours pour le financement et les contrats », confirme Franklin Erepamo Osaisai, président de la Commission de l’énergie atomique du Nigeria.
En 2012, la première économie d’Afrique a signé un premier accord de coopération nucléaire avec la Russie. Cet accord portait sur la conception, la construction et l’exploitation d’une unité de production nucléaire sur le territoire nigérian.
Mais ce pays ouest-africain, qui ambitionne d’ajouter 1.200 MW à sa capacité de production d’électricité d’ici la fin de la décennie, ne compte pas s’arrêter là dans le domaine de l’énergie nucléaire. En effet, selon M. Osaisai, le Nigeria souhaiterait développer une capacité nucléaire de 4.800 MW à l’horizon 2030 grâce à la construction de 3 centrales supplémentaires.
Selon les prémices de cet accord, Rosatom devrait détenir une participation majoritaire dans ces installations nucléaires. Les centrales seraient financées, construites et exploitées par Rosatom avant d’être transférées au gouvernement du Nigéria.
Selon Viktor Polikarpov, vice-président régional en Afrique subsaharienne de Rosatom, l’énergie nucléaire est appelée à devenir une composante essentielle du mix énergétique africain dans les années à venir. Selon lui, il faut sensibiliser le public afin de « démystifier le nucléaire », à l’heure où 600 des 800 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité : « la capacité électrique installée de l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne équivaut à celle de seule Argentine, soit 28 GW ».
« 60% de la population vit dans des pays qui exploitent l’énergie nucléaire. D’ici à 2035, ce sera près de 71% de la population mondiale », prédit Polikapov.
Crédit photo : boellstiftung