Le nucléaire, énergie « indispensable » pour la France
Le nucléaire est une source de production d’électricité « indispensable » pour l’indépendance énergétique de la France, a estimé jeudi le PDG d’EDF, au lendemain de la nomination de Nicolas Hulot comme ministre de la Transition écologique et solidaire.
Outre le développement des énergies renouvelables, auquel participe EDF, « il est aussi dans l’intérêt national que la production nucléaire reste solide, performante et compétitive », a déclaré Jean-Bernard Lévy lors de l’assemblée générale des actionnaires de l’électricien public.
« C’est un socle de production indispensable, pas seulement aujourd’hui, mais pour encore des décennies », a-t-il poursuivi dans un discours perturbé au début par des militants anti-atome de l’ONG Greenpeace.
« Cette production peut être modulée sur demande et elle est complémentaire du parc important d’énergies renouvelables que nous sommes aussi en train de construire », a ajouté le dirigeant.
L’annonce de l’entrée au nouveau gouvernement du militant écologiste Nicolas Hulot, perçu comme réfractaire à l’énergie nucléaire dont EDF est un des principaux producteurs mondiaux, avait fait chuter le titre du groupe à la Bourse de Paris mercredi, alors qu’elle avait grimpé en début de semaine avec la nomination du Premier ministre Edouard Philippe, ancien d’Areva.
« Nous tenons un rôle central dans la réussite de la transition énergétique au profit de lutte contre le changement climatique en livrant à nos clients une électricité toujours plus décarbonée », a assuré Jean-Bernard Lévy.
Pour lui, un des enjeux stratégiques d’EDF est de « réussir le tournant du nucléaire », avec notamment le démarrage du réacteur EPR en chantier à Flamanville (Manche), prévu fin 2018.
L’électricien a commencé en mars la phase des essais d’ensemble du réacteur. Ceux-ci « se déroulent bien » et s’échelonneront jusqu’au dernier trimestre 2018, avant le chargement du combustible nucléaire, a expliqué Jean-Bernard Lévy.
« Cela symbolisera le renouveau du nucléaire français », a-t-il ajouté.
EDF doit aussi finaliser l’acquisition d’Areva NP, la division réacteurs du groupe Areva en difficulté, et mener à bien la maintenance lourde de ses 58 réacteurs nucléaires français (le « grand carénage »).
L’objectif de ce programme de 51 milliards d’euros jusqu’en 2025 est notamment de pouvoir prolonger la durée de vie des réacteurs au-delà de 40 ans, sous réserve du feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
« La réussite du grand carénage garantira pour de nombreuses années l’indépendance énergétique de la France et la compétitivité de notre système électrique au service de nos clients, ménages et entreprises », a défendu Jean-Bernard Lévy.
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