Le nucléaire s’est développé dans le monde l’année dernière

En 2024, l’énergie nucléaire enregistre une progression marquée avec une augmentation globale de sa capacité installée. Cette évolution repose sur un rythme stable de nouvelles mises en service et l’arrêt des fermetures prématurées de réacteurs dans les pays occidentaux. Contrairement aux tendances passées, seulement deux réacteurs ont cessé leurs activités, tandis que sept ont commencé à produire de l’électricité pour la première fois.

Cette année est marquée par les premiers signes concrets d’une relance nucléaire, stimulée par les tensions énergétiques accrues depuis le conflit russo-ukrainien. Si de nombreux programmes ambitieux sont encore au stade de l’annonce, 2024 s’illustre par une absence notable de fermetures prématurées en Occident. Associé à une activité dynamique en Chine, ce contexte a permis d’ajouter environ 10 GW de capacité nucléaire mondiale.

De nouvelles centrales en activité

Sept nouveaux réacteurs, totalisant une capacité de 8,1 GW, ont été connectés au réseau en 2024. Parmi eux, on compte Barakah 4 aux Émirats arabes unis, Fangchenggang 4 en Chine, Kakrapar 4 en Inde, Vogtle 4 aux États-Unis, ainsi que Flamanville 3 en France. S’ajoutent à cette liste Zhangzhou 1 et le premier réacteur Guohe One à Shidaowan, tous deux situés en Chine. Par ailleurs, deux réacteurs japonais mis en pause après l’accident de Fukushima ont repris leurs activités.

En parallèle, seules deux installations ont été déconnectées du réseau, représentant une capacité combinée de 1,8 GW : le réacteur Koursk 2 en Russie et Maanshan 1 à Taïwan. Ce faible chiffre illustre un changement significatif par rapport à la décennie précédente, marquant une pause dans les fermetures prématurées de réacteurs en Occident.

La Chine, leader des constructions

La Chine continue de dominer le secteur avec six des huit nouveaux chantiers nucléaires lancés en 2024, pour une capacité totale d’environ 7 GW. Les deux autres projets se trouvent en Russie (Leningrad 2-3) et en Égypte (El-Dabaa 4). Sur la période 2020-2024, le pays a démarré la construction de 26 réacteurs, et en 2024, il compte 46 réacteurs approuvés ou en cours de construction. Avec près de 50 % des projets mondiaux concentrés sur son territoire, la Chine surpasse largement d’autres acteurs comme l’Inde, l’Égypte ou la Russie.

Une relance attendue en Occident

Malgré la domination chinoise, l’Occident pourrait voir sa part des constructions augmenter dès la fin de la décennie. Des programmes ambitieux se dessinent aux États-Unis, en France et en Suède, promettant de diversifier davantage le paysage nucléaire mondial. Cette nouvelle dynamique devrait renforcer l’énergie nucléaire comme un pilier de la transition énergétique globale.

commentaires

COMMENTAIRES

  • C’est parfait, on arrivera d’autant plus vite à assécher les ressources en uranium de la planète. On a fait le coup en de si nombreux endroits pour le charbon, le gaz, le pétrole, et l’uranium, comme en France par exemple, que ça finira comme ça partout, à une échéance toujours plus rapprochée que ce que l’optimisme laisse entendre.
    Serge Rochain

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    • Tout se finit un jour…

      Mais les déchets d’une époque peuvent être les ressources d’une autre quand ils sont bien gérés… (Les soi-disant déchets nucléaires actuels seront probablement pour partie des ressources pour les générations futures, l’excès de CO2 sera par contre un vrai « boulet » en bien des places sur cette planète…).

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    • On en au moins pour 50 à 100 ans de réserves d’uranium.
      Beaucoup plus qu’il n’en faut pour passer au réacteur surgénérateur, qu’on a déjà expérimenté, et qui multipliera ces réserves par 100 : plusieurs millénaires de réserves !
      Beaucoup plus qu’il n’en faut encore pour passer à la fusion, qui fournira sans uranium une énergie encore plus inépuisable, souveraine et surtout ajustable aux besoins.
      Rassuré ?
      What else ?

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  • Le Figaro économie d’aujourd’hui titre : »la crise allemande se diffuse dans toute l’Europe » ; raison expliquée dans l’article correspondant : « la croissance a disparu en Allemagne » et parmi les raisons de ce ralentissement, l’augmentation du prix de l’énergie de 52%, contre 27% en France. Vive les écolos, Mme Merckel et autres qui ont torpillé le nucléaire en Allemagne !

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  • Au rythme actuel, on aura peut-être bientôt le « droit » à des entreprises chinoises venant faire « clé en main » des réacteurs en Europe ou juste en périphérie de l’Europe… (Et cela restera probablement plus économique et moins aléatoire que des importations massives de Gaz Fossile…)

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  • Pauvre SR
    Les RNR comme disait Y Brechet c’est l’avenir et il faut commencer tout de suite par relancer le projet ASTRID ! Il permet de boucler le cycle du nucléaire et traiter ses déchets en garantissant une autonomie dans ce domaine de plusieurs siècles « gratuitement ».
    C’est encore un socialo destructeur de la famille des SR, Jospin pour ne pas le nommer, qui a signé en 1997 l’arrêt de super Phénix et l’a foutu à la poubelle de l’histoire de la science au nom son idéologie mortifère d’ignare. La dissolution de l’assemblée nationale voulu par Jupé (autre imbécile premier de classe) a été le phénomène déclenchant permettant aux socialos d’en avoir la majorité et ainsi imposer au pays leurs bêtises.

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    • Je souscris à votre commentaire. J’y rajoute que c’est la droite et les sociaux-démocrates par l’alternance, donc un vote majoritaire, qui ont détruit notre formidable entreprise EDF/GDF. Des « Maastrichiens » à travers des directives européennes (donc des députés européens), ont détruit un formidable monopole public (Recherche et Développement) au nom de « la concurrence libre et non faussée »; avec un encadrement et des PDG complices qui se réveillent maintenant…
      Certains à l’assemblée nationale ou syndicalement s’y sont opposés…

      Cordialement.

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  • Sept réacteurs ont été connectés au réseau en 2024, pour une capacité de 8.140 MW. D’un autre côté, quatre réacteurs (pas deux) ont été arrêtés, pour une capacité de 2.890 MW : il faut ajouter l’arrêt définitif de deux réacteurs canadiens à Pickering.

    Le gain en capacité est donc de 5.250 MW, pouvant apporter une production supplémentaire d’électricité voisine de 35 à 40 TWh pour une année entière.

    Du côté des renouvelables, les données ne seront pas connues avant plusieurs mois. Cependant, on peut estimer que la production d’électricité renouvelable annuelle ajoutée en 2024 aura été de l’ordre de 600 à 800 TWh.

    En 2023, la production mondiale d’électricité nucléaire avait augmenté de 58 TWh seulement, sans retrouver son niveau record de 2006.

    En 2023 toujours, la production totale avait augmenté de 740 TWh, celle des fossiles de 220 TWh et celle des renouvelables de 460 TWh, malgré une faible hydraulicité.

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  • Selon l’agence atomique, dans les années 1970, le nucléaire devait être la principale source de production d’électricité en 2010 et les réacteurs surgénérateurs devaient dominer le marché du nucléaire. Raté.

    Superphénix n’a produit que 7,5 TWh d’électricité (IAEA) en 53 mois actifs sur onze années. Mais il a consommé davantage d’énergie pour maintenir le sodium en fusion, lorsque le réacteur ne fonctionnait pas (13 TWh selon une source).

    De nombreux problèmes ont été constatés :
    – fuite de sodium de 20 tonnes en 1987, à cause de fissures (dont une de 50 cm) et d’un acier de mauvaise qualité.
    -fuite de sodium en 1990, qui a nécessité la vidange des 400 tonnes de sodium et sa purification.
    – effondrement du toit de la salle des turbines en 1990 sous le poids de la neige. Heureusement que le bâtiment réacteur était un peu plus solide.
    – … sans compter les arrêts « juridiques », dus au non respect des textes réglementaires de sécurité.

    Ailleurs, est-ce la gauche française qui a mis au rebus le réacteur à neutrons rapides de Monju, au Japon, qui n’a fonctionné que huit mois en 22 ans ?

    Notons que, selon un article de la revue Nucleonic de 1983, la France n’a pas exclu d’utiliser le plutonium produit par Superphénix pour des armes nucléaires  » France Not Ruling out Using Superphénix Plutonium for Weapons ».

    La composition isotopique du plutonium produit par Superphénix était meilleure pour les militaires que celle du plutonium provenant des réacteurs classiques.

    Répondre
  • « sans compter les arrêts « juridiques », dus au non respect des textes réglementaires de sécurité ».
    c’est ce qui s’est passé au final avec Corinne Lepage l’avocate qui ne connait rien au nucléaire mais qui a tout fait juridiquement pour l’arrêter en 1997 et qui a dit « j’ai gagné » comme ci c’était un trophée …
    « Ailleurs, est-ce la gauche française qui a mis au rebus les autres réacteurs ds le monde » Tjrs la même chose quand on veut tuer le chien des RNR on dit que tout le monde fait pareil. En PNL ça s’appelle de la généralisation pour casser qq chose et c’est considéré comme une sorte de cancer de la parole..

    Répondre
  • Début 2025, le parc nucléaire mondial est de 398 GW et consomme de l’ordre de 62.000 tonnes d’uranium naturel par an. Au rythme des constructions de nouveaux réacteurs dans le monde, et en tenant compte de ceux qui seront inexorablement arrêtés, le supposé triplement de la capacité nucléaire d’ici 2050 est un mythe, comme l’industrie nucléaire n’a cessé d’en produire depuis plus de 50 ans.

    Si ce parc venait simplement à doubler d’ici 2050, ce qui est peu probable, cela entraînerait une consommation cumulée de l’ordre de 2,70 millions de tonnes d’uranium d’ici 2050.

    Or, à un coût inférieur à 130 $/kg, les réserves raisonnablement assurées sont de 3,80 Mt U et les réserves identifiées de 6,15 Mt U. Si l’on considère un coût inférieur à 260 $/kg U, ces réserves deviennent 4,70 Mt U et 8,10 Mt U.

    Si la capacité nucléaire était encore doublée entre 2050 et 2080 (encore moins probable), cela conduirait à consommer 5,60 Mt U de plus en 30 ans pour un cumul de 8,30 Mt U entre 2022 et 2080.

    Dans la mesure où les réserves d’uranium ont augmenté au cours des dix dernières années, malgré tout l’uranium extrait, on peut considérer qu’il n’y a aucun problème d’approvisionnement en uranium avant plusieurs décennies.

    Ainsi, l’uranium n’est pas près de manquer.
    Les réserves certaines d’uranium ont augmenté de 310.000 tonnes en dix ans, entre 2011 et 2021, malgré une production de 560.000 tonnes sur la période. Les ressources identifiées augmentent encore le tonnage.

    La prospection ne faisant que reprendre modestement, il est certain que la production et les réserves ne feront qu’augmenter de nouveau dans les prochaines années, si le besoin s’en fait sentir.

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