Le plus grand lac breton vidangé pour l'examen de son barrage
Le barrage de Guerlédan, situé sur les communes de Saint Aignan et de Mûr-de-Bretagne, entre le Morbihan et les Côtes-d’Armor, retient le plus grand lac artificiel de Bretagne. Afin de procéder à un examen technique approfondi de l’ouvrage, opération organisée tous les 10 ans, EDF va procéder à la vidange complète de ce plan d’eau.
Le lac de Guerlédan est un plan d’eau artificiel de 51 millions de mètre cube, aménagé en 1929 afin de fournir les ressources nécessaires à l’alimentation de l’usine hydroélectrique exploitée par EDF en contrebas du barrage. D’une puissance installée de 15 MW, cette unité de production renouvelable permet de générer quelques 20 GWh d’électricité verte chaque année. Une production équivalente à la consommation moyenne de 15.000 habitants de la région.
Le barrage de Guerlédan, qui mesure 208 mètres de long pour 45 mètres de haut, fait évidemment l’objet de nombreux contrôles, grâce à un système de galeries situées à l’intérieur de l’ouvrage, et dans le cadre de régulières inspections extérieures. Toutefois, il doit également subir tous les 10 ans un Examen Technique Complet.
Si les deux précédents examens de 1995 et de 2005 ont été réalisés à l’aide d’un robot sous-marin en charge d’examiner les parties immergées, EDF procédera cette année à un assec pour un examen encore plus minutieux : le lac (27 mètres de profondeur) sera entièrement vidé entre mai et octobre. Une décision qui a été motivée par l’ampleur des travaux à réaliser : entretien de la surface immergée, rénovation et modernisation de deux vannes de fond du barrage, réfection de peintures… EDF va également construire un batardeau pérenne pour les conduites de fonds afin de pouvoir assurer la maintenance de l’ouvrage sans vidange. Le coût total du chantier s’élève à 4 millions d’euros.
La vidange du lac de Guerlédan, qui alimente le bassin de vie de Pontivy et de Lorient en eau, pourrait entraîner un déficit hydrique en cas de période de sécheresse. Pour limiter ce risque, les ingénieurs d’EDF ont décidé de procéder aux opérations en mars, tout en renforçant l’interconnectivité des réseaux d’eau potable morbihannais.
Le niveau du lac remontera progressivement à partir du mois de début novembre, période à laquelle les travaux devraient être terminés. « À cette date, on ne pourra plus maintenir le niveau zéro, car le débit du Blavet (la rivière qui alimente le lac) sera trop important », explique Jean-Paul Bouhere aux journalistes d’Ouest France.
Crédit photo : Sheep »R »Us
