Le Pôle Nucléaire de Bourgogne défend l’avenir de la filière
Le pôle de l’industrie nucléaire de Bourgogne (PNB) s’est réuni ce mercredi 14 mai à l’université Condorcet du Creusot. Alors même que la gestion d’Areva, un de ses principaux adhérents, vient d’être critiquée par la cours des comptes pour la période 2006-2011, le PNB s’est montré rassurant et optimiste sur l’avenir de la filière nucléaire française.
Et en effet, si l’énergie nucléaire souffre d’une image ternie par la récente catastrophe de la centrale de Fukushina Daiishi, qui a posé bien des questions en matière de sûreté, le président du Pôle Nucléaire Bourgogne (PNB), Gérard Kottmann, a tenu à rappeler l’importance du rôle à jouer par la filière nucléaire française dans l’évolution du mix énergétique mondial.
Ce secteur énergétique se développe et de nombreux pays émergents comme la Pologne, le Vietnam ou l’Arabie Saoudite font le choix du nucléaire comme énergie d’avenir. Le président du PNB affirme alors que la France est à ce jour un exemple en matière de sécurité et que son parcours démontre bien tous les avantages du nucléaire, à savoir, « une électricité bon marché et un bilan carbone magnifique [..] , alors même que l’Allemagne vient d’être désignée comme le principal pollueur de l’Europe ». L’Allemagne avait fait le choix après la catastrophe japonaise de se désengager au plus vite de la filière nucléaire.
Mais même s’il en est convaincu, Gérard Kottmann est également bien conscient que la production nucléaire devra avant tout récupérer une certaine légitimité auprès de l’opinion publique et se dégager des « influences politico-médiatiques orientées » contre elle, afin de poursuivre son développement. Là est le principal défi à relever pour le secteur.
Dans ce sens, Kootman rappelle que la filière nucléaire française a aujourd’hui surtout besoin de « visibilité ». Le grand carénage qui désigne un programme d’investissements de plus de 50 milliards d’euros initié par EDF et destiné à perfectionner la sécurité du parc nucléaire, devrait être pleinement engagé, mais « il y a encore trop d’avis divergents sur le devenir de nos centrales et sur leur durée de vie » précise-t-il.
Concernant le cas Areva, le président Kottmann précise tout de même à la décharge de l’industriel français que la période qui a précédé Fukushima était une période faste pour le nucléaire et que pour des entreprises « mono-industrielles » telles que le groupe Areva, comme pour tout le secteur d’activité nucléaire, ce type d’accident est difficile à surmonter.
Fondé en 2005, le PNB est une association née de la volonté des industriels et des organismes publics présents en Bourgogne (bassin historique de la chaudronnerie nucléaire française) de créer une structure fédératrice. Ce projet a été retenu par l’Etat comme l’un des 71 pôles de compétitivité, le seul dédié au nucléaire civil. Il compte à ce jour 183 entreprises membres.
Crédits photo : Sop
COMMENTAIRES
« Ce secteur énergétique se développe … » : on faisait déjà de grandes prévisions pour le nucléaire dans le passé et on a vu les résultats.
http://energeia.voila.net/nucle/nucleaire_prevision_realite.htm
Depuis 2003 nous assistons au déclin de l’électricité nucléaire dans le monde en pourcentage de l’électricité produite. Et en valeur absolue, c’est le déclin du nucléaire depuis 2006, malgré un petit rebond en 2010.
« … une électricité bon marché … » : ça c’était le passé, maintenant le coût du kWh nucléaire est bien différent. Voir le projet d’EPR anglais pour dans dix ans et comparer au kWh solaire d’une centrale mise en service cette année.