Le pompage d’eau très radioactive a commencé
Les opérations de pompage de quelque 700 tonnes d’eau contaminée ont commencé dans une galerie technique souterraine reliée au réacteur 2 de la centrale de Fukushima.
Ce liquide hautement radioactif doit être transvasé dans un condensateur qui, dans des conditions normales d’exploitation, sert à transformer en eau la vapeur créée dans le réacteur.
Le pompage est prévu pour durer 4 à 5 jours. Cette tâche délicate est compliquée par les répliques sismiques qui se succèdent dans cette région du nord-est du Japon.
Au total, quelque 60.000 tonnes d’eau ont inondé les souterrains, les canalisations et les salles des machines de trois des six réacteurs de la centrale.
« Nous faisons de notre mieux pour trouver un moyen de nous débarrasser de cette quantité massive d’eau polluée de substances radioactives et pour limiter les radiations », a déclaré le PDG de Tepco, l’opérateur de cette centrale, Masataka Shimizu, lors d’une conférence de presse.
Les techniciens ont également prélevé de l’eau de la piscine de désactivation du combustible usé du réacteur 4.
« Ils ont fixé un récipient au bout du bras articulé d’une pompe à béton pour prendre un échantillon », a expliqué un porte-parole de Tepco. Cette opération vise à connaître l’état des 1.331 barres de combustible, avant d’examiner les moyens à mettre en oeuvre pour les extraire de la piscine.
« C’est l’objectif ultime », a-t-il précisé.
Les ouvriers de Tepco tentent depuis près d’un mois de rétablir l’alimentation électrique et les circuits de refroidissement des quatre réacteurs endommagés par la vague géante de 14 mètres qui a déferlé sur la centrale le 11 mars.
Située au bord de l’océan Pacifique, Fukushima Daiichi est l’une des plus anciennes centrales du Japon, son premier réacteur ayant été construit au début des années 1970.
Malgré les répliques sismiques, les ouvriers de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ont commencé à pomper de l’eau hautement radioactive infiltrée dans les installations, tâche indispensable pour reprendre les travaux de rétablissement des systèmes de refroidissement.
COMMENTAIRES
Juste une petite correction. Ce n’est pas le tsunami qui a endommagé les réacteurs mais les explosions d’hydrogène. Explosions qui sont la résultante dans un premier temps de l’arrêt du refroidissement à cause du tremblement de terre, et dans un second temps de la non mise en route des diesels noyés par la vague. Les réacteurs ont chauffé, de l’hydrogène s’est formé par radiolyse et a explosé à cause de la chaleur. C’est important de le préciser car cela met en évidence la plus grosse faiblesse des centrales nucléaires : l’impossibilité de prévoir tous les scénarios lorsque des événements arrivent comme cela, en cocktail. Ce qui permet du coup d’imaginer de tels cocktails pour certaines centrales françaises (grosse inondation + défaillance humaine au hasard…).
Autre petit détail, la vague ne faisait pas 14m à Fukushima, mais « seulement » 3 à 4 m (http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20110318.OBS9907/tsunami-cartographie-d-un-desastre.html) ce qui en dit long sur la réalité de la sécurité dans cette centrale.
Ce n’est pas un condensateur mais un condenseur.
L’article date d’avril 2011.
Depuis (en novembre 2011) la majeure partie des 120 000 m2 d’eaux fortement radioactives a été traitée par décontamination/désalinisation dans 2 installations de traitement dont celle fournie par AREVA.
L’opération devrait être achevée vers le premier trimestre 2012.