Le projet nucléaire russo-hongrois bloqué par la Commission Européenne
L’accord signé en janvier 2015 par le Hongrois Orban et le Russe Poutine prévoit que Moscou prête jusqu’à 12,5 milliards d’euros pour l’agrandissement de l’unique centrale nucléaire hongroise située à Paks. Cette aide financière couvrirait jusqu’à 80% des dépenses engendrées par ce projet. Le contrat inclut également la fourniture du combustible nucléaire, augmentant davantage la dépendance énergétique de la Hongrie par rapport à la Russie. Ce qui pose problème à Bruxelles…
Ce projet nucléaire prévoit la construction, à partir de 2018, de deux réacteurs de 1.200 MW chacun, dont le premier devrait entrer en service en 2023.
Mais le Financial Times a affirmé vendredi 13 mars que la Commission aurait suivi l’avis de la Communauté européenne de l‘énergie atomique (Euratom), qui “a refusé d’approuver les projets de la Hongrie d’importer exclusivement de la Russie de l’énergie nucléaire”.
Selon le journal, la décision de bloquer l’accord aurait été prise la semaine dernière lors d’une réunion à Bruxelles des commissaires européens.
Ce rejet de la part de la Commission est lié à la volonté de Bruxelles de réduire la dépendance énergétique de la Hongrie par rapport à la Russie, et plus largement de l’Union Européenne toute entière.
Euratom, l’agence spécialisée de l’UE, refuse de donner son aval à cet accord, au motif que le combustible nucléaire employé proviendrait d’une source unique, en l’occurrence la Russie. Mais la Hongrie entend bien résoudre ce problème : « nous nous attendons à ce que le contrat de fourniture de combustible soit, après des négociations intensives, finalisé d’ici quelques semaines d’une façon qui le rende compatible avec les exigences d’Euratom », a déclaré vendredi M. Kovacs porte parole du gouvernement hongrois.
Actuellement, de nombreux pays européens sont dépendants de l’importation du gaz russe. Bruxelles a affirmé sa volonté de réduire cette utilisation massive dans les prochaines années ; volonté encore plus forte dans un contexte de conflit diplomatique avec l’Ukraine. L’Europe ne veut probablement pas renforcer la dépendance de certains de ses membres par l’importation d’uranium russe.
Cependant, ces propos ont été qualifiés de « trompeurs » par le gouvernement hongrois qui a indiqué dans un communiqué publié par l’agence de presse hongroise officielle MTI que le projet nucléaire est toujours en cours de négociations.
Pour le moment, le gouvernement a uniquement reconnu que la Commission européenne avait soulevé des objections au projet nucléaire civil avec la Russie, tout en assurant que le dossier serait résolu d’ici quelques semaines.
Dans le cas où cet accord nucléaire deviendrait caduc, la Russie encaisserait un deuxième coup dur. Effectivement, le projet gazoduc South Stream, l’un des projets structurants dans le secteur de l’énergie en Europe a été pendant longtemps une source de conflit entre Bruxelles et Moscou avant d’être abandonné début décembre 2014.
COMMENTAIRES
La fourniture d’une centrale nucléaire n’est PAS de la fourniture d’énergie.
Merci de ne pas raconter n’importe quoi.