Le Venezuela contraint d’importer du pétrole d’Algérie
Première réserve mondiale d’hydrocarbures et cinquième producteur de l’Opep, le Venezuela s’apprêterait à exporter du pétrole d’Algérie. Une première surprenante pour ce pays qui s’expliquerait avant tout par la teneur en brut extra lourd du pétrole vénézuélien, augmentant considérablement les coûts d’exploitation, et la faiblesse actuelle du prix du baril.
Si cette information n’a pas été confirmée officiellement par la compagnie pétrolière de l’Etat du Venezuela (PDVSA), l’agence de presse Reuters nous apprend que plus de 2 millions de barils de pétrole algérien ultraléger dénommé Saharan Blend, devrait être livrés prochainement sur la côte nord vénézuélienne, au terminal pétrolier de San Jose.
Une importation destinée avant tout à réduire le coût de transformation du pétrole vénézuélien issu des gisements de l’Orénoque. Car si ces gisements constituent aujourd’hui une ressource en hydrocarbures considérable pour le Venezuela, ils sont majoritairement composés de pétrole brut extra lourd qu’il est jusqu’à présent impossible d’exporter en l’état. Les compagnies pétrolières comme Chevron ou Repsol imposent en effet à la PDVSA de diluer cette matière première par l’ajout de naphta lourd, un solvant très coûteux qui augmente ainsi de manière significative le coût de production.
Ce coût de production est d’autant plus élevé que le prix du baril sur le marché a fortement baissé ces derniers mois, privant le Venezuela de revenus supplémentaires. Un contexte dans lequel l’importation de pétrole léger algérien ou russe resterait encore la solution la plus économique, malgré le coût lié au transport, même si elle finira fatalement pas peser sur les ressources du gouvernement.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a donc dans ce cadre sollicité une réunion extraordinaire auprès des Etats membres de l’Opep afin d’analyser la chute du cours pétrolier et de défendre ses positions. Mais comme le rappelle Courrier International, le Venezuela aurait besoin pour supporter les coûts liés à sa politique sociale d’un prix du baril supérieur à 120 dollars alors que le cours actuel ne dépasse pas les 90 dollars.
Le président Maduro continue toutefois d’affirmer, malgré les contestations de l’opposition, qu’une politique d’austérité n’est pas nécessaire et que les exportations d’hydrocarbures restent positives. Une façon pour de nombreux spécialistes de nier l’évidence, à savoir, la trop grande dépendance de l’économie vénézuélienne à l’industrie pétrolière.
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