L'énergie des plantes pour électrifier les pays en développement ?
Après le béton, les plantes! La société Plant-e, basée dans la ville de Wageningen aux Pays-Bas, planche actuellement sur le développement d’une nouvelle forme d’énergie renouvelable imaginée en 2007 par des chercheurs universitaires hollandais. Le principe de ce système est de générer du courant électrique grâce aux plantes qui poussent dans les milieux saturés en eau (comme les rizières par exemple).
Cette nouvelle technologie est basée sur un phénomène particulier dû aux effets de la photosynthèse : grâce à ce processus bioénergétique, une plante utilise la lumière du soleil pour générer de la matière organique utile à sa croissance. La matière organique excédentaire est ensuite évacuée dans le sous-sol via les racines de la plante : des micro-organisme s’en nourrissent et libèrent ainsi des électrons.
Pour exploiter cette forme d’énergie, il s’agirait de placer des électrodes en carbone sur les racines de la plante afin de capter les électrons et ainsi générer du courant. « Le principe, c’est que la plante produit plus d’énergie qu’elle n’en a besoin. L’avantage de ce système par rapport à l’éolien ou au solaire, c’est qu’il fonctionne même la nuit et quand il n’y a pas de vent », explique Marjolein Helder, directrice de Plant-e.
Système non intrusif qui n’endommage pas la plante, cette innovation n’en est cependant qu’à ses débuts. Si « beaucoup de choses doivent encore être grandement améliorées », Jacqueline Cramer, professeur en innovation durable à l’université d’Utrecht et ancienne ministre en charge de l’Environnement aux Pays-Bas, estime que « le potentiel est énorme ».
La société Plant-e commercialise actuellement ce système sous forme de petites plaques en plastique de 50 centimètres, destinées aux lieux publics ou aux toits des d’immeubles. Au niveau du rendement, une installation de 100 m² permet de recharger un smartphone ou d’alimenter une série d’ampoule LED. Un budget de 60.000 euros est cependant nécessaire pour une telle surface, ce qui permet de mesurer l’ampleur des améliorations à apporter au procédé avant de pouvoir envisager l’industrialisation.
La société développe cependant un second dispositif, en forme de tube, qui pourra être directement immergé dans un milieu saturé en eau. L’Asie du Sud-Est, caractérisée par la présence de nombreuses rizières et autres zones humides, semble à ce titre être un terrain particulièrement adapté pour le déploiement d’un tel système.
Crédit photo : Plant-e