L'EPR de Flamanville sera finalement mis en service fin 2018
Le groupe EDF, via son Président Directeur Général Jean-Bernard Lévy, a exposé cette semaine son nouveau plan d’attaque pour mener à son terme le plus grand chantier industriel de France, à savoir celui de l’EPR de Flamanville. Cette nouvelle organisation, basée sur une optimisation du pilotage et le renforcement des procédures managériales, a débouché sur l’annonce d’un calendrier final.
Si des étapes importantes ont été franchies ces derniers mois sur le chantier de Flamanville, laissant espérer un aboutissement à court terme (le génie civil a été réalisé à 98%, les montages électromécaniques à 60%), les dernières phases de mise en place semblent autrement plus complexes et nécessitent dans le contexte actuel une attention toute particulière de l’énergéticien français.
Comme annoncé ce mercredi 3 septembre, EDF a donc pour cela procédé à une refonte complète de l’organisation du projet et des modes de travail autour d’un management resserré et directement rattaché à la direction du groupe. De nouvelles instances, associant EDF et ses partenaires, ont vu le jour afin de piloter, coordonner et suivre le projet de manière rapprochée sur le terrain.
Jean-Bernard Lévy a lui-même évoqué la nécessité d’une présence managériale accrue dans cette phase d’achèvement de la construction et de préparation des essais, et d’une étroite collaboration avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), en particulier dans le cadre de la nouvelle réglementation sur les équipements sous pression nucléaire.
Cette nouvelle organisation devrait permettre selon les prévisions, une mise en service d’ici la fin de l’année 2018. Un délai une nouvelle fois repoussé, notamment en raison d’aléas techniques (des tests complémentaires doivent être menés sur la cuve qui présente par endroit une concentration en carbone plus élevée), mais qui laissera le temps à EDF et à ses collaborateurs d’apporter les améliorations voulues pour faire de l’EPR, un modèle de performances économiques et environnementales. Offrant une plus grande souplesse d’utilisation et un coût d’exploitation moindre, l’EPR sera le réacteur le plus puissant au monde (1650 MW, contre 1500 MW pour les modèles les plus puissants), avec un rendement amélioré et une durée de vie de 60 ans.
Le réacteur EPR devrait pouvoir atteindre un taux de disponibilité de 91 %, notamment grâce à une réduction de la durée moyenne des périodes d’arrêt pour rechargement du combustible, à sûreté équivalente. Cette durée sera réduite à 16 jours contre 30 à 45 jours aujourd’hui selon les différents types de centrales. La production annuelle d’électricité sera ainsi augmentée de 36 % par rapport aux réacteurs actuels.
Crédits photo : Michel des Fontaines