L'EPR français intéresse l'Arabie Saoudite
Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, et son homologue saoudien ont signé mercredi 24 juin un accord qui porte sur la réalisation d’une étude de faisabilité concernant la construction de deux réacteurs pressurisés européens (EPR) en Arabie Saoudite.
L’Arabie Saoudite s’est lancée il y a quelques années dans un vaste projet nucléaire qui vise à préparer la politique énergétique du pays à « l’après-pétrole ». Afin de réduire sa consommation d’hydrocarbure, source d’émissions de dioxyde de carbone, le Royaume wahhabite souhaite en effet se tourner vers des énergies décarbonées, le nucléaire et le solaire prioritairement. En attendant l’amenuisement de ses ressources pétrolières, la production issue de ces nouvelles énergies permettrait également à l’Arabie Saoudite de maintenir ses exportations d’or noir.
En 2012, les responsables saoudiens annoncent leur intention de construire 16 réacteurs nucléaires d’ici 2030. Un important programme électronucléaire auquel la France souhaite s’associer à travers un partenariat sur le long terme.
Fort de l’expérience de l’électricien français EDF qui exploite 58 réacteurs dans l’Hexagone et a fait ses preuves en matière de sûreté nucléaire, l’Élysée a profité de la visite d’une délégation saoudienne à Paris pour proposer un EPR Nouveau Modèle (EPR NM) à Ryad. Cet EPR NM serait plus facile et moins cher à construire, tout en assurant une sûreté tout aussi importante que le modèle traditionnel.
Les responsables français semblent confiants sur l’avenir de ce marché, pour lequel la concurrence s’annonce cependant serrée : Américains, Russes ou encore Sud-Coréens comptent également proposer leurs technologies à l’Arabie Saoudite.
Grâce à cette étude de faisabilité, la France est cependant la première nation à obtenir une signature dans le cadre du programme nucléaire saoudien.
Crédit photo : micheldesfontaines
