Les armées seront « un acteur majeur de la transition énergétique » (Parly)
Les armées, qui représentent la moitié de la consommation énergétique de l’État, seront « un acteur majeur de la transition énergétique » en mettant notamment des terrains à disposition pour développer l’énergie solaire, a promis jeudi la ministre des Armées Florence Parly.
« C’est parce que nous avons l’empreinte environnementale la plus importante de l’État que nous avons l’impérieux devoir d’être un acteur volontaire et engagé de la transition énergétique », a-t-elle fait valoir lors d’un déplacement au 2e régiment étranger de génie, à Saint-Christol (Vaucluse), où 5,5 hectares seront loués à un opérateur pour implanter des panneaux solaires.
Premier propriétaire foncier de l’État avec 274.000 hectares en métropole et en Outre-mer, le ministère des Armées s’est engagé à mettre à disposition d’ici à fin 2022 quelque 2.000 hectares de terrains pour y développer des projets de production d’électricité d’origine photovoltaïque, dans le cadre du plan interministériel « Place au soleil ».
Au-delà de la question du foncier, le ministère des Armées doit « prendre en compte la problématique des nouvelles énergies », a-t-elle souligné, en évoquant « des solutions de carburant alternatif » ou « l’hybridation électrique de certains matériels terrestres ».
Une « Task Force Énergie » sera constituée au sein du ministère dans les jours à venir, a assuré Mme Parly.
Les dépenses énergétiques du ministère des Armées, toutes énergies confondues, atteignent 840 millions d’euros par an. Les carburants opérationnels constituent actuellement 75% de sa consommation énergétique.
« Tout l’enjeu sera de trouver le bon équilibre entre les contraintes opérationnelles et notre ambition environnementale », a déclaré la ministre, tout en rappelant les liens étroits entre défense et climat.
« Lorsque la planète se sera essoufflée, ce sont les Armées qui seront en première ligne », a-t-elle fait valoir. « Les sécheresses, les crues et la montée des eaux, l’érosion des coraux ne sont pas que des événements naturels (…), ce sont aussi des événements stratégiques. Ils redessinent les cartes. Ils créent de nouvelles tensions. Ils déplacent des populations, créent de nouvelles failles, de nouveaux conflits ».