Les bases d'un accord international sur le climat en négociation à Genève
Les représentants de près de 190 pays se sont retrouvés ce dimanche 8 février à Genève pour une semaine de discussions et de négociations devant aboutir à l’accord présenté à la conférence COP 21 de Paris en fin d’année. Une semaine cruciale qui s’impose comme la dernière chance de négociation avant le dépôt des positions nationales prévu à la fin de mois de mai prochain.
Faire des 39 pages de propositions de Lima un texte fluide et cohérent reflétant les ambitions partagées. Voici la lourde tâche qui attend tout au long de cette semaine les deux co-présidents de la conférence annuelle, l’américain Daniel Reifsnyder et l’Algérien Ahmed Djoghlaf.
« La session de Genève est la seule session de négociation d’ici mai; son objectif est de (…) présenter vendredi (13 février) à 18h le texte de négociation de l’accord de Paris sur le climat« , a déclaré Daniel Reifsnyder avant d’insister sur le fait que le texte devra « refléter les positions de toutes les parties« .
Ces derniers devront en effet faire en sorte de limiter les dissensions et trouver des compromis dans le sens d’efforts communs pour l’environnement. Un véritable défi au regard des désaccords persistants et des nombreuses questions non résolues. Comment répartir la charge des réductions d’émissions entre pays du Nord et pays du Sud, nations vulnérables, moins préparées, et en forte demande d’énergie? Quelle place réserver aux grands pays émergents comme la Chine ou l’Inde ? Autant de points sur lesquels ces négociations devront clarifier la position de la communauté internationale.
Rappelons ici que l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique est toujours de limiter la hausse de la température mondiale à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle et contraindre ainsi au minimum les effets du dérèglement climatique sur les écosystèmes. Un objectif qui nécessitera de réels efforts pour réduire l’exploitation des énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.
L’augmentation de température anticipée d’ici la fin du siècle est aujourd’hui de l’ordre de +4 à 5°C et aucun signe d’amélioration n’a pour l’instant été décelé. L’année 2014 a en effet été l’année la plus chaude jamais enregistrée sur la terre.
Une situation critique qui nécessite selon la responsable climat de l’ONU Christiana Figueres « une profonde dé-carbonisation de l’économie mondiale » pour « atteindre dans la seconde moitié de ce siècle la neutralité climatique« , c’est-à-dire un équilibre entre les émissions et la capacité de la terre à les absorber. En plus des politiques d’efficacité énergétique, l’Agence internationale de l’énergie préconise le développement des capacités renouvelables et nucléaires pour y parvenir.
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