Les émissions mondiales de CO₂ associées aux énergies fossiles vont atteindre un nouveau record en 2024

Selon une étude publiée par le Global Carbon Project, les émissions de dioxyde de carbone issues des énergies fossiles devraient atteindre un nouveau record cette année, illustrant la lenteur des progrès vers une transition énergétique durable. Malgré les engagements pris lors de la COP28 de Dubaï en 2023 pour une sortie progressive des combustibles fossiles, le recours à ces sources d’énergie continue de croître.

Une hausse globale des émissions

Les émissions de CO₂ provenant des énergies fossiles atteindront 37,4 milliards de tonnes en 2024, soit une augmentation de 0,8 % par rapport à l’année précédente. Si l’on inclut les émissions liées à la déforestation et au changement d’affectation des terres, le total grimpe à 41,6 milliards de tonnes (+2,5 %).

Cette augmentation résulte d’une progression dans les principaux combustibles fossiles : le gaz (+2,4 %), le pétrole (+0,9 %) et le charbon (+0,2 %). Cependant, les tendances varient selon les régions : la Chine, premier émetteur mondial, affiche une hausse modérée de 0,2 %, tandis que les émissions des États-Unis reculent de 0,6 % et celles de l’Union européenne baissent de 3,8 %. À l’opposé, l’Inde, en pleine croissance économique, enregistre une forte augmentation de 4,6 %.

Le pic des émissions, toujours hors d’atteinte

Malgré la montée en puissance des énergies renouvelables et l’essor des véhicules électriques, les scientifiques restent préoccupés. « Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles, mais rien n’indique encore que l’utilisation des combustibles fossiles ait atteint son maximum », alerte le professeur Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime toutefois que la consommation mondiale d’énergies fossiles devrait atteindre un pic avant 2030. Mais pour Glen Peters, du Centre pour la recherche sur le climat d’Oslo, ce sommet reste « frustrant à portée de main ».

La limite de 1,5 °C en danger imminent

Le rapport met en lumière un enjeu crucial : au rythme actuel, le réchauffement climatique pourrait dépasser le seuil critique de 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle d’ici six ans. Cet objectif, fixé par l’accord de Paris en 2015 pour limiter les impacts les plus graves du changement climatique, semble de plus en plus hors de portée.

Le Global Carbon Project avertit que le budget carbone restant pour respecter cet objectif est presque épuisé, soulignant l’urgence d’une action mondiale renforcée. « Les signaux d’alerte s’intensifient, mais les réponses ne sont pas à la hauteur », conclut le rapport, appelant à des mesures immédiates et ambitieuses pour réduire les émissions.

Face à ces constats alarmants, la COP29, en cours à Bakou, suscite l’espoir de voir émerger de nouvelles solutions, notamment avec les réformes des crédits carbone discutées. Mais le chemin vers une transition énergétique efficace et équitable semble encore long.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Bah, l’immense majorité des gens s’en foutent.
    Ce sont désormais des légumes devant leur smartphone !
    Les Proles de 1984, avec juste quelques décennies de retard.

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  • je cite ds le texte :
    « Malgré la montée en puissance des énergies renouvelables et l’essor des véhicules électriques, les scientifiques restent préoccupés. « Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles, mais rien n’indique encore que l’utilisation des combustibles fossiles ait atteint son maximum »,
    Eh oui, plus de fossiles sont nécessaires pour fabriquer les ENR intermittents et les bagnoles élec (batteries, aimants etc). Sans oublier que pour cette « œuvre massive » se fasse il ns faut creuser la planète par tous les bouts, résultats des raffinages qui polluent toutes les nappes phréatiques avec les méfaits catastrophiques sur la santé des populations que l’on connait !

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  • Les cellules solaires photovoltaïques étant majoritairement fabriquées en Asie, une dette carbone conséquente est ainsi contractée qui ne sera remboursée qu’après de nombreuses années. À cela s’ajoutera l’énergie du recyclage qui, lui aussi, selon le lieu où celui-ci se réalisera, contractera aussi une dette carbone non négligeable : https://lab.cercle-promodul.inef4.org/knowledge/post/dette-carbone-et-equipements-de-production-denergie-photovoltaique
    Le même phénomène existe aussi pour la fabrication de batteries pour les véhicules électrique.

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    • @Cochelin
      30% sur les modules qui représentent entre 20 et 30% du prix total selon votre lien, ce qui fait entre 6 et 9% sur le total

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  • Ce vieil article (2019) qui prétend que le « temps de retour carbone » du photovoltaïque est de quinze ans est à la fois débile et sans intérêt.

    Ce prétendu « TRC » n’existe pas, que ce soit pour l’éolien, le solaire … ou le nucléaire. Tout simplement car ces équipements ne captent pas le carbone qui a été émis pour leur construction.

    Pour être éligible à un appel d’offre, qu’il soit de la CRE ou autre, le contenu carbone d’un panneau photovoltaïque doit être inférieur à 550 kg CO2eq/kWc. Ce qui est le cas, vu les volumes concernés, des panneaux chinois utilisés pour les centrales au sol, les grandes toitures et les ombrières.

    Compte tenu de l’irradiation solaire locale, le contenu carbone du photovoltaïque est ainsi de 15 à 22 g CO2eq/kWh selon les endroits, du sud au nord de la France.

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  • Le contenu carbone d’une production au charbon est de 986 g CO2 eq/kWh en France, selon RTE, et il est probablement plus faible en Chine dont la majorité des centrales sont récentes, de technologie ultra-supercritiques (USC) et Advanced Ultra-Supercritical (A-USC).

    Un panneau photovoltaïque ayant nécessité 550 kg CO2eq/kWc pour sa fabrication et installé à Lille aura évité 964 g CO2eq par kWh par rapport à une centrale au charbon française.

    Le carbone émis lors de sa construction aura été compensé en 570 heures de production solaire moyenne à Lille, soit 55% de la production annuelle (environ six mois).

    Par rapport à une centrale au gaz à cycle combiné française (352 g CO2eq/kWh), la compensation carbone se fait en 1.670 heures de production solaire moyenne à Lille, soit 160% de la production annuelle (environ dix neuf mois).

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  • Les centrales à charbon historiques seraient à environ 32% de rendement et les « surpercritiques » à environ 45% de rendement.

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  • Cela fait un manque de 1,2 GW de capacité de pointe.
    Heureusement que cette vague de froid n’est pas trop intense !

    L’Allemagne ne peut plus venir au secours de la France en cas de vague de froid.
    Ses moyens pilotables étaient en 2004 de
    nucléaire 21 GW + lignite 22 + charbon 32 + gaz 19 + fioul 6 = 101 GW avec les arrondis
    En 2024: lignite 15 + houille 16 + gaz 37 + fioul 4 = 73 avec les arrondis, soit la bagatelle de 28 GW de moins.
    sachant que les variables peuvent tomber à 0 GW (pardon 0,1 GW début novembre).

    En France, les capacités pilotables ont diminué également, dans une moindre mesure.
    (moins de nucléaire, de charbon et de fioul, + de gaz).

    L’Espagne semble encore en capacité d’aider la France, avec un parc thermique à gaz (30 GW) et d’hydraulique de barrage important (16 GW + 3 GW de STEP) + 4 GW de charbon et fioul + 7 GW de nucléaire, soit un total de 60 GW, ce qui est beaucoup par rapport à ses besoins.

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  • Apparemment, c’est au tour de l’Allemagne de faire monter les prix de l’électricité avec un manque apparent de capacités pilotables disponibles, hors réserves.
    Ce matin, les variables y sont à 2 GW pour une demande de 71 GW.
    Les prix jusqu’à 450 € le MWh aujourd’hui.

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    • Cochelin on paye combien pour exporter ne se gardant les dechets et la pollution ? et on peut dire merci aux Russes si on a de l’électricité

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  • Eh oui cochelin c’est un fait les teutons sont à la ramasse avec leurs intermittents ENR quand l’UE est en période anticyclonique comme actuellement !
    Il va falloir arrêter le nucléaire comme eux !

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  • Re-dunkelfalute, des prix à 940 euros le MWh en Allemagne aujourd’hui, et dans son sillage des prix proches de cela aux Pays-Bas et en Autriche. Même l’Italie, presque toujours importatrice et à la ramasse, se mobilise.

    La grève à Cordemais coûte cher, étant donné l’aubaine des prix élevés de ces jours-ci.

    Répondre
  • Je pense qu’il y a derrière cela une logique ultra capitaliste et de cartel, orchestrée par la Commission européenne et les grands groupes pétrogaziers-ENRv.
    Réduire les capacités pilotables fait baisser les charges des producteurs d’électricité, et fait exploser les prix durant certaines périodes, donc les superprofits aussi.
    S’il y avait une volonté de conserver des prix bas, il suffisait de maintenir suffisamment de capacités pilotables.
    L’inverse de l’économie dirigée qui répondait aux besoins de la population, et qui avait d’ailleurs fait de la France le leader mondial du nucléaire civil, du TGV, du lancement de satellites par la fusée Ariane, dans les années 70.
    L’économie était forte, avec une dette publique à 14% du PIB en 1974. Elle est à 113% aujourd’hui.

    Répondre
  • @Marc
    Vous oubliez le lobby du charbon et celui de l’industrie minière.
    Blague a part, une d’énergie chère est injuste socialement, mais peut être corrigée par une politique adaptée.
    Une énergie pas chère ne pousse pas a l’efficacité

    Répondre
  • Comme déjà dit, la notion de « temps de retour carbone » est une débilité pour un équipement qui ne capte pas de carbone, que le terme soit ou non galvaudé ici et là.

    Le terme pourrait s’employer à propos de la mise en place d’une prairie temporaire, d’une haie, d’un boisement de peupliers … pour mesurer le temps nécessaire à capter autant de CO2eq qu’il en a été émis pour cette opération : consommation des engins divers, contenu carbone des semences, engrais, plants ….

    Concernant la production d’électricité, on ne peut parler que de durée de compensation du CO2 émis par les émissions évitées, en relation avec le contenu moyen de l’électricité, ou celui de la production au charbon, au fioul ou au gaz naturel.

    Répondre
  • La capacité photovoltaïque mondiale a augmenté de 145 GW en 2021, de 199 GW en 2022 et de 346 GW en 2023. La production photovoltaïque a augmenté de 200 TWh en 2021, de 270 TWh en 2022 et 320 TWh en 2023.

    Sur la base de l’étude de Ftenakis de 2021, avec les données de 2020, la réalisation de ces systèmes photovoltaïques aurait conduit à l’émission de 346 Mt CO2 en 2023, en supposant la totalité des panneaux construits en Chine et le BoS (tout le reste) aux États-Unis ou en Europe.

    En 2023, le contenu moyen de l’électricité mondiale a été de 458 g CO2/kWh (IEA), soit un total de 13.700 millions de tonnes de CO2 pour une production de 29.920 TWh.

    Au niveau mondial, le contenu carbone de l’électricité photovoltaïque peut être estimé autour de 25 g CO2/kWh pour les systèmes photovoltaïques (complets) mis en service lors des dernières années. Ce qui évite environ 433 g CO2/kWh par rapport à la moyenne carbone de l’électricité mondiale.

    La production photovoltaïque des 790 TWh ajoutés de 2021 à 2023, a donc évité 342 Mt CO2 sur cette base, davantage si l’on considère que la production photovoltaïque remplace celle du charbon ou du gaz naturel.

    Une fois leur contenu carbone compensé, les systèmes photovoltaïque continuent d’éviter des émissions de CO2. Quelles seraient les émissions relatives à la production d’électricité sans l’éolien et le solaire ?

    Répondre
    • @Canado. Ça, c’est le bon côté de la médaille. Vous supposez que le PV remplace du fossile et dans ce cas vos chiffres sont plus ou moins valables. Mais dans la réalité, lorsque le PV ou l’Éolien ne fonctionnent pas ou mal, ce qui est quasi-systématique, ces belles sources sont remplacées par… du fossile très souvent. Le couplage fossile / EPPV est incontournable, même si on y ajoute une dose de stockage ou de modulation qui comportent eux-mêmes d’autres problèmes.
      En ce moment :
      Le modèle 100% ENRi : 536 g
      Le modèle pilotable N : 69 g
      Le déploiement massif des ENRi n’a pas conduit à baisser les émissions carbone jusqu’à présent à cause de ce fameux couplage.
      Et si vous substituez le N par du PV, il est clair que l’ajout de PV n’améliore pas le bilan carbone, mais le dégrade.

      Répondre
  • Je reprends l’argutie de canado
    « Concernant la production d’électricité, on ne peut parler que de durée de compensation du CO2 émis par les émissions évitées, en relation avec le contenu moyen de l’électricité, ou celui de la production au charbon, au fioul ou au gaz naturel »
    Produire beaucoup d’élec avec des intermittents pendant la période d’été c’est triste et le restera car elle ne sera pas transférable pour les périodes hivernales. L’élec ne se stocke pas à grande échelle malheureusement sauf pour les utopistes d’aujourd’hui et de demain.
    D’autre part la conséquence est flagrante par ce qui suit :
    « L’Allemagne va vers une deuxième année de récession
    La production industrielle allemande a baissé de manière inattendue de 1% en octobre par rapport au mois précédent. La PRODUCTION D’ENRGIE A DIMINUE DE 8,9 % (sur un an leur intensité carbone est de 425g d’eq Co²/ kWh tandis la France est à 46g…
    Les usines allemandes ont connu des difficultés ces dernières années en raison de la baisse de la demande. Les industries à forte consommation d’énergie, telles que la chimie et la métallurgie, ont été particulièrement touchées. L’économie allemande est en passe de connaître une deuxième année de récession, qui n’a rien de très surprenant étant donnée la dépendance absurde envers le gaz russe dans laquelle s’était mis la première économie européenne ».

    Répondre
  • Entre 2010 et 2023, le contenu carbone de l’électricité mondiale est passé de 528 à 458 g CO2/kWh. Une réduction de 13,3% due exclusivement aux énergies renouvelables.

    La production éolienne et solaire a été de 3.970 TWh dans le monde en 2023 : 13,2% de la production totale et 44,9% de plus que le nucléaire.

    Si cette production n’avait pas existé, elle aurait été remplacée par celle du charbon et du gaz naturel (et un peu de fioul), le nucléaire étant toujours incapable en 2023 de dépasser sa production de 2006.

    En prenant la répartition de 2023 entre les différents fossiles, nous aurions eu un supplément de 2.300 TWh à base de charbon, 1.510 TWh à base de gaz naturel et 160 TWh à base de fioul.

    Compte tenu du contenu carbone de ces productions, nous aurions eu 2.700 Mt CO2eq en plus en 2023 pour la production d’électricité, soit 20 % de plus que constaté.

    Répondre
  • Actuellement, les pays d’Europe ayant misé gros sur les renouvelables variables sont à la ramasse ! Heureusement que la France, avec son parc nucléaire redevenu performant, peut dépanner ces voisins et faire peu appel aux fossiles pour son électricité.

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