Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives
Dans certains pays, les ressources, l’organisation du marché ou les prix locaux rendent les énergies renouvelables rentables sans aucune aide de l’Etat.
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui a publié hier son estimation du potentiel des énergies propres, l’explique: « Le coût global des énergies renouvelables est actuellement supérieur aux prix des énergies conventionnelles, mais, dans certaines conditions, il est déjà compétitif ».
En effet, les ENR s’imposent discrètement sur les quatre grands segments du marché: l’électricité, la chaleur, le marché de gros et celui des utilisateurs. L’hydroélectricité, rentable depuis longtemps dans les exploitations existantes, reste un choix toujours moins cher que les hydrocarbures, dans les pays qui conservent de beaux gisements. Les fermes éoliennes les mieux situées parviennent aussi à concurrencer les concurrents fossiles, notamment sur les marchés spot, sur lesquels les producteurs vendent leur mégawattheure la veille de leur livraison à des courtiers ou des industriels. Plus ponctuellement, l’électricité d’origine géothermique ou la biomasse tirent aussi leur épingle du jeu.
Même la plus onéreuse des ENR, le photovoltaïque (PV), « devient réaliste sur le marché des particuliers. » En effet, l’an prochain, en Allemagne, par exemple, le coût du photovoltaïque atteindra les 20 centimes d’euro du kilowattheure, soit le prix que payent beaucoup de personnes auprès de leur fournisseur. Certains pourraient bientôt avoir intérêt à produire localement plutôt que de dépendre uniquement du réseau.
Parmi les conditions de la rentabilité des ENR, figurent des contrats long terme pour garantir l’investissement, comme au Brésil où un marché libre fonctionne par appel d’offres avec des contrats d’approvisionnement sur 20 ans, et une double valorisation de la ressource, comme l’emploi de la biomasse pour produire de la chaleur et de l’électricité.