Les Etats-Unis n’excluent pas de renégocier l’OMC
Le nouveau secrétaire d’Etat américain au Trésor Steven Mnuchin a déclaré samedi que les Etats-Unis n’excluaient pas de renégocier les accords multilatéraux de l’OMC, et a aussi affirmé que les plaidoyers passés du G20 en faveur du libre-échange n’étaient pas pertinents.
« Nous pensons que certaines parties de l’OMC ne sont pas appliquées, et nous allons tenter avec pugnacité de les faire appliquer dans l’intérêt des travailleurs américains », a déclaré M. Mnuchin, lors d’une conférence de presse, ajoutant que ces « accords sont de vieux accords et s’ils ont besoin d’être renégociés, nous envisagerons cela également ».
Les accords de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), dont le siège est à Genève, ont été signés en 1994 et sont entrés en vigueur en 1995.
Ils servent de cadre multilatéral pour la libéralisation du commerce, en poussant à l’ouverture des frontières aux échanges commerciaux. L’organisation a toutefois connu plusieurs revers au cours de son existence et voit sa vocation mondiale contestée par de plus en plus de projets d’accords commerciaux régionaux.
Cette déclaration américaine intervient à l’issue d’une réunion des ministres des Finances du G20, groupe des pays les plus puissants du monde, où M. Mnuchin a empêché l’adoption d’une déclaration finale condamnant le protectionnisme, comme le faisait traditionnellement le G20 depuis des années.
« La formulation historique n’était pas pertinente », a commenté M. Mnuchin devant la presse, alors que le nouveau président américain Donald Trump défend des positions hostiles au libre-échange, une approche au contraire largement soutenue par le G20.
« Ce qui est pertinent c’est que nous ayons décidé en tant que groupe de renforcer l’apport du commerce à nos économies », a-t-il ajouté, alors que ces deux jours de négociations ministérielles ont mis en évidence le désaccord entre les Etats-Unis et le reste du G20 sur cette question du libre-échange.
Le communiqué final se fend sur le sujet d’une phrase minimaliste: « nous travaillons à renforcer la contribution du commerce à nos économies ».
Interrogé sur le fait que l’Accord de Paris sur le climat de 2015 ne se trouve pas non plus dans le communiqué de Baden-Baden, M. Mnuchin a justifié cette absence en affirmant que les questions climatiques n’étaient pas de son ressort. « Ce n’est pas mon domaine », a-t-il affirmé. « L’administration (américaine) aura son opinion sur le sujet ».
A Baden-Baden, « il y avait une volonté (de traiter ce sujet, ndlr), mais c’est plus un sujet pour les chefs d’Etat du G20 », a-t-il dit, renvoyant cette responsabilité sur le sommet du G20 de Hambourg en juillet, auquel participera le président Donald Trump qui a multiplié les prises de position climato-sceptiques.