Forum international de l’énergie : les ministres s’inquiètent de la volatilité des prix
Demain, les ministres du Forum international de l’énergie (IEF), qui réunit les principaux pays producteurs et consommateurs du monde, se retrouvent à Riyad pour trouver une solution à l’instabilité des marchés. L’institution a été priée par le G20 de trouver un moyen de réguler les marchés des matières premières et résoudre la question de la volatilité des prix.
L’IEF, qui convie de façon informelle les ministres de l’Energie des pays participants, s’est réuni pour la première fois en 1991, sous la coprésidence de la France et du Venezuela, en réaction à l’impact sur les marchés pétroliers de la Guerre du Golfe. La douzième et dernière édition de ce Forum s’est tenue en mars 2010 à Cancun (Mexique).
A ce moment, ses membres s’étaient entendus pour « renforcer le dialogue » entre les différents Etats en vue de « rendre les marchés de l’énergie plus transparents » et réduire la volatilité des prix, décidant d’inscrire ces objectifs dans une charte commune. Mardi, les ministres devraient signer une charte, afin de renforcer entre les pays signataires « un dialogue mieux informé et plus efficace » sur les questions énergétiques, tout en préservant « le caractère informel du Forum, gage de la franchise des discussions ».
L’IEF a également inscrit à l’ordre du jour de la réunion de Riyad la question des relations entre marchés physiques et financiers, et les moyens de réduire leur instabilité, une problématique qui rejoint les préoccupations de la présidence française du G20. Pendant quasiment toute l’année 2010, le prix du baril oscillait entre 70 et 85 dollars, ils ont flambé à partir de décembre, avant de bondir au-dessus de 100 dollars à Londres mi-janvier, portés par le mouvement de contestation égyptien.
Or, un baril fort pourrait peser sur la reprise mondiale, et favoriser « un ralentissement économique marqué », a prévenu l’AIE, qui défend les intérêts des principaux consommateurs. Il sera très intéressant d’observer les positions des ministres des pays de l’OPEP présents à Riyad pour le Forum.
Le cartel a en effet décidé en décembre de laisser inchangés ses quotas de production; mais des rumeurs de marchés spéculaient récemment sur de possibles discussions informelles en marge de la réunion de l’IEF. L’OPEP est pour le moment divisé: si l’Iran ou la Libye se réjouissent d’un baril à 100 dollars, l’Arabie saoudite, gendarme de l’organisation, évoque la possibilité d’accroître la production de l’OPEP pour « répondre à une demande mondiale en hausse ».
De ces discussions et réunions informelles peuvent dépendre la réussite de la présidence française du G20 qui a fait de la régulation des marchés des matières premières l’un de ses objectifs principaux.