L’Espagne instaure un nouvel impôt sur le solaire
Motivés par des tarifs de l’électricité très élevés, de plus en plus de particuliers et d’entreprises se sont équipés ces dernières années en panneaux solaires dans la péninsule ibérique. Une tendance prometteuse au regard des objectifs de transition énergétique mais qui pourrait bien s’inverser radicalement. De nouvelles normes et un nouvel impôt sur le solaire, applicables depuis le mois d’avril, risquent en effet de décourager les propriétaires déjà équipés de panneaux solaires comme ceux qui désiraient investir.
Pays fortement ensoleillé, l’Espagne présente un des taux d’équipement en installations solaires pour particuliers et professionnels les plus élevés d’Europe. Un constat encourageant mais qui ne semble pas faire les affaires des fournisseurs d’électricité pour lesquels cette autoconsommation croissante représente un manque à gagner significatif.
Répondant positivement à l’appel des grands groupes énergétique espagnols, le gouvernement a donc mis en place au mois d’avril une « taxe sur le soleil » ou, comme l’ont rapidement appelée ses détracteurs, le « Real Decreto de Autoconsumo ». Ce nouvel impôt consiste à taxer les Espagnols disposant d’une installation photovoltaïque leur permettant de s’alimenter en électricité, et de réduire leur consommation sur le réseau et donc leur facture de courant.
Selon le décret d’application (détaillé dans Economie Matin), toute personne ayant une installation photovoltaïque lui permettant de consommer sa propre production d’électricité, doit se relier au réseau électrique pour compenser les moments de la journée où son installation ne produit pas d’électricité. Rien de nouveau jusqu’ici si ce n’est l’imposition d’un tarif moyen obligatoire. La nouvelle réglementation prévoit en effet que chaque abonné paie une « moyenne » pour sa consommation annuelle, et non uniquement pour les moments où il utilise l’électricité du réseau général. L’usager ayant une installation d’autoconsommation paiera donc plus cher que l’abonné classique puisqu’il paiera également pour les moments durant lesquels il consomme sa propre production.
Un bras de fer s’annonce donc en Espagne, entre le gouvernement et la plupart des propriétaires de panneaux solaires, lesquels ont d’ores et déjà annoncé leur refus de mettre aux normes leur installation et de payer ce nouvel « impôt sur le soleil ».