L’évolution du mix énergétique de la planète entre 2010 et 2040 vue par EXXON MOBIL
Unique en son genre, le dernier rapport publié par Exxon Mobil fait état de l’évolution du mix énergétique de notre planète entre 2010 et 2040. Selon ces prédictions, la demande de pétrole devrait continuer d’augmenter progressivement tandis que les nouvelles énergies renouvelables éprouveront toutes les difficultés à se démocratiser.
Ainsi, la demande de pétrole devrait poursuivre sa progression de 0,7% par an et demeurer la principale ressource énergétique, affirme Exxon. L’évolution continue de la population mondiale et la progression du niveau de vie moyen impliqueront en effet des besoins d’échanges commerciaux et touristiques toujours croissants et une augmentation de la consommation énergétique globale.
Le gaz naturel, abondant et de plus en plus abordable, devrait quant à lui prendre une place prépondérante et devenir la source d’énergie la plus exploitée pour absorber la progression de nos besoins énergétiques (augmentation de 1 ,7%). La contribution du charbon restera stable tandis que celle de l’énergie nucléaire évoluera à la hausse de manière constante, plus particulièrement en Asie et au Moyen-Orient.
Ces prévisions ne laissent que peu de champ aux énergies renouvelables dont le développement devrait être considérablement ralenti par des limites techniques et structurelles. L’intermittence et la localisation des productions, l’absence de moyens efficaces et économiques de stockages de l’énergie électrique et le coût prohibitif des réseaux électriques qu’il faudrait installer pour transporter cette énergie localisée sur de longues distances, empêchent pour le moment d’envisager sérieusement l’exploitation à grande échelle d’une énergie propre à un coût raisonnable.
Les conclusions de cette étude sont donc sans équivoque. L’hégémonie des énergies fossiles dans la consommation énergétique mondiale devrait perdurer pour les décennies à venir.
Si la publication de telles conclusions peut surprendre tout un chacun au regard des intérêts du groupe pétrolier Exxon, ce n’est pas le cas de Natasha Lamb, membre d’Arjuna Fund et qui se félicite de la réalisation de cette étude qu’elle considère comme « un grand pas en avant ». Gestionnaire de patrimoine spécialisé dans l’investissement durable, Arjuna Fund aurait ainsi fait pression avec le soutien d’autres actionnaires militants comme l’association As you sow, afin d’obtenir de la part d’Exxon la réalisation de cette analyse. Voyant poindre la menace d’une résolution sur le “risque carbone” lors de l’assemblée générale de ses actionnaires, Exxon Mobil a donc préféré répondre favorablement à ces pressions actionnariales.
Crédits photo : Stephen Danrandom
Thomas Livingston