Liban: le gouvernement approuve un plan pour réformer le secteur de l’électricité
Le gouvernement libanais a approuvé lundi un plan « urgent » pour restructurer le secteur national de l’électricité, connu pour son inefficacité et gangrené par la corruption, dans un pays affecté par des coupures de courant quotidiennes.
L’adoption de ce plan était l’une des priorités établies par la conférence internationale d’aide au Liban organisée en avril 2018 par la France, baptisée CEDRE.
Le nouveau gouvernement, formé fin janvier après plus de huit mois de tractations ardues, a voté à l’unanimité en faveur de ce plan, a annoncé aux journalistes le Premier ministre libanais Saad Hariri.
Ce plan de réforme « urgent (…) ne pouvait plus attendre », a souligné M. Hariri, assurant qu’il permettra aux Libanais d’avoir « de l’électricité 24h/24 ».
Pour la ministre de l’Energie Nada Boustani, à l’origine en mars de cette proposition, la décision du gouvernement est « un pas positif ».
Le plan doit désormais être approuvé par le Parlement avant d’être mis en oeuvre.
Les réformes portent sur une réduction des dépenses publiques, une hausse des tarifs et une réhabilitation du secteur de l’électricité, comme promis lors de la conférence CEDRE.
Une fois ces réformes appliquées, la communauté internationale s’est engagée à hauteur de 11,5 milliards de dollars (10,21 milliards d’euros) en prêts et dons. Ces montants seront essentiellement affectés à des projets spécifiques d’infrastructures qui devront être entérinés par le gouvernement.
En raison d’une corruption endémique, le Liban souffre d’un manque d’infrastructures et de services de base comme celui de l’électricité, 29 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Principal pourvoyeur de courant dans le pays, « Electricité du Liban » (EDL) appartient à l’Etat et est en déficit chronique. L’Etat y pallie à coups de larges subventions, qui ont atteint entre 2008 et 2017 en moyenne 3,8% du Produit intérieur brut national, selon la Banque mondiale.
Pour être pourvus en électricité, la quasi-totalité des Libanais paient l’EDL mais aussi les propriétaires de générateurs, qui fournissent du courant à des prix exorbitants, durant les heures où l’électricité publique est coupée.
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