Libye: les opérations pétrolières « doivent reprendre immédiatement » (ambassade américaine)
L’ambassade des Etats-Unis en Libye a appelé mardi à la reprise « immédiate » des opérations pétrolières dans ce pays, bloquées depuis samedi par des forces et tribus loyales au maréchal Khalifa Haftar.
« Les opérations de la NOC (compagnie nationale libyenne de pétrole) doivent reprendre immédiatement », a indiqué l’ambassade sur son compte Twitter.
Elle a souligné sa « profonde préoccupation » après la suspension des exportations et de la production sur la plupart des sites pétroliers.
Cette suspension des opérations, « risque d’aggraver l’urgence humanitaire en Libye et d’infliger de nouvelles souffrances inutiles au peuple libyen », a-t-on ajouté de même source.
Des forces pro-Haftar ont bloqué samedi les principaux terminaux pétroliers de l’est de la Libye, à la veille d’un sommet international à Berlin qui a appelé à la fin des ingérences extérieures et à la relance du processus du paix dans ce pays déchiré par les conflits.
Les exportations ont été suspendues dans les ports du croissant pétrolier, poumon de l’économie libyenne: Brega, Ras Lanouf, al-Sedra, al-Hariga et Zouitina.
« La capacité de stockage de ces ports est limitée et la NOC se verra contrainte de cesser complètement la production de pétrole brut dès que la capacité de stockage maximale sera atteinte », a indiqué lundi la compagnie dans un communiqué.
La NOC a également déploré la fermeture des vannes d’une station de pompage dans le sud-ouest du pays, entraînant l’arrêt de la production sur deux importants champs pétroliers, al-Charara et al-Feel.
Avec ces nouveaux blocages, les opérations pétrolières sont quasiment totalement paralysées désormais dans le pays.
La NOC a déploré une chute de la production de 1,2 million de barils par jour, alors que le pays produisait 1,3 million en moyenne.
Selon des experts, Washington est très opposée aux blocages des exportations du pétrole libyen, qui conduisent à une hausse du prix du brut.
Le maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen, mène depuis le 4 avril une offensive contre la capitale libyenne siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU.
L’arrêt des exportations d’or noir, qui représentent quasiment l’unique source de revenu pour les Libyens, est un signe de protestation visant l’intervention turque dans le pays en soutien au GNA, selon les pro-Haftar.