L’Islande arrête les aides publiques aux producteurs d’électricité

L’Islande s’est engagée à arrêter les aides publiques aux producteurs d’électricité, dénoncées comme une distorsion de concurrence, a annoncé mercredi l’Association européenne de libre-échange.
Le pays se targue d’une électricité 100% renouvelable et parmi les moins chères du monde, qui lui a permis d’attirer les industriels gourmands en énergie que sont les producteurs d’aluminium (Alcoa, Rio Tinto Alcan et Century Aluminium) et de silicones.
En 2015, l’industrie lourde a consommé 76% de l’électricité du pays, selon les statistiques officielles.
L’AELE avait engagé en avril une procédure contre le pays concernant le prix, anormalement bas d’après elle, auquel l’État concédait l’utilisation du domaine public aux producteurs d’hydroélectricité et d’électricité géothermique.
Après avoir combattu cette accusation, l’Islande a décidé de revoir ses procédures d’attribution de concessions, et réexaminer « les contrats existants avec les producteurs d’électricité pour s’assurer qu’ils paient aussi les prix du marché à partir de maintenant », a indiqué dans un communiqué l’Autorité de surveillance de l’AELE.
Ce revirement est l’une des premières décisions dans le domaine économique du gouvernement de centre-droit formé le 10 janvier. Elle correspond à la volonté affichée par la nouvelle ministre de l’Environnement et des ressources naturelles, la centriste Björt Olafsdottir, de mettre fin à l’exploitation bon marché des ressources de l’île par l’industrie.
« Nous ne donnerons plus de privilèges aux grosses industries polluantes, ce chapitre de l’histoire islandaise est terminé », avait déclaré la ministre au quotidien Frettabladid à l’occasion de sa prise de fonctions.
L’AELE regroupe quatre États-membres, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse, liés par un accord de libre-échange. Trois d’entre eux, à l’exception de la Suisse, sont associés à l’Union européenne via l’Espace économique européen.
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