Les livraisons de pétrole vers l’Allemagne continuent malgré la fuite sur l’oléoduc Droujba
Les livraisons de pétrole russe vers l’Allemagne « ne sont pas interrompues », après la fuite détectée en Pologne sur une ligne de l’oléoduc Droujba, qui relie la Russie à l’Allemagne, a assuré le ministère allemand de l’Economie mercredi.
« La sécurité de l’approvisionnement en Allemagne est actuellement garantie. Les deux raffineries de Schwedt et Leuna continuent à recevoir du pétrole brut via la Pologne et l’oléoduc Droujba. Ces livraisons ne sont pas interrompues », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Droujba est la principal oléoduc acheminant du pétrole russe en Allemagne. Une fuite a été détectée sur une ligne de la liaison, dans le centre de la Pologne, selon l’opérateur polonais PERN.
La cause de cet incident n’est pas encore connue. Mais il intervient peu de temps après des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, en mer Baltique, considérées comme un sabotage, autant par les Européens que les Russes.
L’approvisionnement en pétrole russe est au coeur d’un bras de fer avec Moscou dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La raffinerie allemande de Schwedt, indispensable pour l’approvisionnement en carburant et en fioul de Berlin et sa région, traitait jusqu’à présent uniquement du pétrole russe acheminé via l’oléoduc Droujba.
Or Berlin s’est engagé à mettre fin aux importations russes de pétrole d’ici la fin de l’année.
Dans ce contexte, les « réserves de pétrole ont été volontairement augmentées » dans les raffineries de Schwedt et Leuna, à l’est du pays, où parvient ce pétrole, a déclaré mercredi le ministère de l’Economie.
A Schwedt, le gouvernement d’Olaf Scholz a également dû prendre en septembre la décision radicale de mettre sous tutelle la raffinerie qui est majoritairement détenue par le groupe pétrolier russe Rosneft. Ce dernier a dénoncé la mesure et menacé de représailles juridiques.
Par sa prise de contrôle, Berlin veut éviter que la raffinerie soit dépossédée de certains actifs par son propriétaire, voire qu’elle soit liquidée, faute de recevoir des liquidités suffisantes ou du pétrole russe.
Le gouvernement allemand veut aussi avoir les mains libres pour s’émanciper de l’oléoduc Droujba et mettre en oeuvre d’autres voies d’approvisionnement de la raffinerie lorsque l’embargo sur le pétrole russe entrera en vigueur.