Macron propose un budget européen pro-climat et un prix plancher du carbone
Emmanuel Macron a proposé jeudi, à Bruxelles, en amont d’un sommet européen, que l’UE se dote d’un budget pro-climat dont 40% seraient consacrés à la transition énergétique et abondé par une « taxe carbone » aux frontières européennes sur les produits issus de productions polluantes.
Lors d’une conférence internationale sur la finance verte juste avant le début du sommet qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles, M. Macron a aussi proposé de fixer au niveau européen un « prix plancher du carbone », prix minimum auquel les industries lourdes les plus polluantes en Europe achèteraient des « droits à polluer » sur le marché existant de quotas d’émissions de CO2.
« Au niveau européen, nous avons besoin d’un prix plancher européen du carbone. Nous aurons des résistances mais ce sera le seul moyen de faire émerger des énergies plus décarbonées et plus décentralisées, avec une stratégie d’accompagnement pour les territoires qui en subiront les conséquences », a-t-il dit.
« Nous devons construire un budget européen cohérent avec ces objectifs » climatiques, a-t-il asséné, en proposant que 40% du budget soient consacrés à la transition écologique et qu’aucune dépense ne soit nuisible au climat.
« Dans les accords que nous négocions, nous ne pouvons plus continuer à poursuivre des politiques contraires à celle qui nous poursuivons à l’intérieur de nos frontières », a-t-il plaidé.
« Je souhaite que les accords commerciaux soient un moyen de diffuser les normes européennes et de tirer vers le haut les normes internationales », a-t-il ajouté. L’UE ne doit pas être considérée comme « trop faible à l’international pour les porter », a conclu le président Macron.
Il a appelé les dirigeants européens à « mettre en cohérence » les objectifs climatiques de l’UE avec ses politiques sectorielles et ses accords commerciaux.
« Nous serions fous de signer des accords avec des pays » non signataires de l’accord de Paris, a-t-il lancé, une allusion aux Etats-Unis, seul grand pays qui s’est retiré de l’accord.
Il a aussi appelé à créer un « système financier pro-climat » avec la labellisation de fonds d’investissements verts et plus généralement une régulation financière mondiale obligeant les acteurs financiers à prendre en compte le risque climatique.
« Je souhaite que ces propositions de régulation soient prises au niveau européen, puis développées au niveau du G20, puis élargies à tous les acteurs » financiers mondiaux, et non pas à une niche avant-gardiste, a avancé M. Macron. « Il faut un marché des capitaux qui intègre l’urgence climatique », a-t-il dit.