Macron annonce un futur porte-avion à propulsion nucléaire et défend cette énergie

Emmanuel Macron a annoncé mardi que le futur porte-avions français serait, comme le Charles-de-Gaulle, à propulsion nucléaire, estimant que « notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire », lors d’une visite sur le site du groupe Framatome du Creusot.

Pour le chef de l’Etat, l’autonomie stratégique de la France, « c’est bien sûr la dissuasion, dans toutes ses composantes, c’est bien sûr la propulsion de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins comme d’attaque, c’est aussi la propulsion nucléaire de nos porte-avions ».

« C’est pourquoi j’ai décidé que le futur porte-avions qui dotera notre pays et notre marine sera comme le Charles-de-Gaulle à propulsion nucléaire », a-t-il déclaré lors d’un déplacement sur le site du fabricant de réacteurs nucléaires Framatome au Creusot (Saône-et-Loire).

Une autre raison conduisant à ce choix plutôt qu’à une propulsion diesel, moins coûteuse, tient à la préservation des compétences « techniques, technologiques et industrielles sur toute la filière » sur le long terme. Le futur porte-avions sera beaucoup plus massif que l’actuel.

Il fera 75.000 tonnes pour environ 300 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles-de-Gaulle, soit davantage que les deux porte-aéronefs britanniques, mais moins que les 11 porte-avions américains, selon le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly.

« Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre autonomie stratégique », a d’ailleurs affirmé Emmmanuel Macron.

« Pourvu qu’on progresse sur les déchets et la sûreté, le nucléaire est une énergie décarbonée, une énergie sûre » qui doit rester « un pilier de notre mix énergétique », a-t-il estimé, tout en demandant également « un très haut niveau d’énergies renouvelables ».

Si Emmanuel Macron a dit n’avoir « jamais été partisan du tout-nucléaire » parce qu’il est nécessaire de ne pas dépendre d’une seule source, « l’atome doit continuer à être un pilier pour les décennies à venir ».

En même temps, « la production d’énergie renouvelable (…) doit fortement augmenter, car la France aujourd’hui n’est pas au rendez-vous, ni de ses engagements, ni de ses ambitions », a-t-il ajouté, alors que la France veut réduire à 50% la part du nucléaire pour 2035.

« Mais renoncer au nucléaire, totalement ou trop rapidement, ce serait ouvrir comme d’autres pays l’ont fait des centrales à charbon ou à gaz ou importer de l’énergie carbonée. Et cela, nous nous y sommes refusés », a-t-il encore souligné.

Concernant la filière EPR, M. Macron a dit souhaiter que le travail d’études sur la construction de nouveaux réacteurs « s’achève dans les prochains mois afin que tous les éléments nécessaires soient disponibles avant la fin du quinquennat » en 2022.

« L’ensemble des Français pourront choisir en connaissance de cause, en parfaite transparence. La décision définitive de construction de nouveaux réacteurs doit être préparée et devra être prise au plus tard en 2023 lorsque Flamanville 3 sera entré en service », a complété le chef de l’Etat.
leb-jk-mra/ib/tq/eb

commentaires

COMMENTAIRES

  • Il faudrait expliqué à ce Monsieur Macron, que pour ce qui concerne l’indépendance énergétique, 100% du combustible nucléaire, y compris celui a mettre dans le porte avion nucléaire garant de l’indépendance de la France, est importé……. il ne doit pas le savoir.

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  • Le discours d’ Emmanuel MACRON est comme toujours un propos en « trompe l’oeil » basé sur l’ éternel concept du « et en même temps ».
    – Il y a une relance apparente du nucléaire, mais elle reste à l’ état de vague velléités, sans aucun calendrier véritable ni plan de financement : ce n’ est pas ce qui permettra de freiner les EnR aléatoires, lesquelles ont plus que démontré leur inadaptation à satisfaire la demande électrique, en « même temps » (moi-aussi…) que leur inefficience climatique (que MACRON semble avoir enfin compris, toutefois).
    Or il était possible sans précipitation de prendre des décisions immédiates ou à moindre échéance, savoir la construction des 6 EPR annoncés, en tous cas au moins les deux premiers ce qui aurait été un signal fort. Bien sûr il faut remettre en place les compétences perdues, mais lorsqu’ on est capables de conduire le chantier d’ Hinckley Point, on devrait l’ être en France aussi, quitte à faire appel à des compétences de renfort extérieures…
    – La mise en oeuvre d’ un programme de construction de SMR semble envisagé aussi, et dans cet axe, la mise en oeuvre d’ un porte-avion nucléaire peut prendre du sens. Mais en avons nous réellement les moyens financiers, cela reste une grande question, il était peut-être préférable de mettre le paquet sur les » EPR puisque cela semble être le choix de notre stratégie nucléaire…
    – Enfin le Président semble croire aux pistes nouvelles ouvertes par la recherche nucléaire, mais rien de concret n’ est vraiment neuf : pas de relance du programme ASTRID, ce qui est une erreur stratégique, poursuite d’ ITER, mais c’ est un programme international où la France n’ a pas pouvoir de décider, même si cela se passe sur son territoire.

    La question complémentaire, où rien de neuf n’ est annoncé, c’ est la corrélation entre poursuite simultanée de la PPE avec ses axes EnR aléatoires et l’ objectif de réduction du nucléaire qui est maintenu sous un prétexte « de diversification nécessaire » qui ne tient pas la route… La vérité, je commence à bien la comprendre : développer un peu plus le nucléaire oblige forcément l’ Etat (ou EDF, c’ est pareil) à mettre la main, que ce soit par emprunts garantis ou en direct. ON N’ EN A PLUS LES MOYENS, SEMBLE-T-IL. Au contraire, financer des EnR comme l’ éolien et le PV passe par des financements privés où l’ Etat ne paie rien, et met à la charge des consommateurs les surcoûts engendrés : mais à un moment, il faudrait interroger les citoyens, préfèrent-ils un approvisionnement électrique assuré puisque pilotable et neutre en carbone, ou un approvisionnement aléatoire engendrant fatalement des émissions dues aux moyens de relève mis en oeuvre pour suppléer une part des défaillances du vent et du soleil ?
    Mais au final, dans le financement ou le reste, tout est question de VOLONTE POLITIQUE, et c’ est bien ce qui manque au Président une fois encore, conjugué avec la peur d’ affronter les « censeurs » du programme énergétique de l’ UE ! Alors nous ne sommes pas loin du « zéro pointé » Monsieur MACRON !

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