Malgré son poids, l’économie bleue regrette son absence des débats à la présidentielle (fondation)
Malgré les 820.000 emplois qu’elle représente, l’économie de la mer est la « grande absente » de la campagne présidentielle, regrette la Fondation de la Mer, qui regroupe des acteurs du secteur.
« Les mers françaises génèrent l’équivalent de 14% du PIB du pays », soit près de « 270 milliards d’euros par an », estime cette fondation soutenue par des acteurs comme Armateurs de France, la Marine nationale ou l’institut de recherche public, Ifremer, dans son baromètre sur « la maritimisation de l’économie française », réalisé par le cabinet de conseil BCG.
« La réalité et le potentiel de la mer et des océans pour la France sont largement méconnus. Ce baromètre a permis de révéler l’importance de l’économie bleue », a estimé Sabine Roux de Bézieux, présidente de la fondation, citée dans un communiqué.
L’étude met aussi en évidence certaines faiblesses de l’économie française de la mer afin de sensibiliser les candidats à l’élection présidentielle, comme le fait que « la France importe 85% de sa consommation de produits de la mer ».
Autre exemple: alors que « 85% des échanges extérieurs de la France passent par ses ports », l’activité portuaire est « stagnante » avec 1% de croissance.
Parmi d’autres faiblesses: l’absence d’éoliennes marines opérationnelles, la baisse du nombre de poissonneries en dix ans (-20%), un fort recul du marché du nautisme ou la présence d’une seule usine de dessalement de l’eau.
Si la France dispose du deuxième espace maritime au monde, avec 11 millions de km2, « cette position géographique et économique exceptionnelle n’est pas acquise et sa pérennité dépend notamment de la capacité de la France à prendre avec succès le tournant de l’économie bleue et verte en soutenant ses secteurs d’avenirs (biotechnologies, énergies marines renouvelables, dessalement),comme en accompagnant la transformation de ses activités historiques », a pointé la fondation.
La fondation de la mer a été créée en juin 2015, avec le « statut d’association de préfiguration » et un « fonds de dotation ». Depuis décembre 2016, elle a le statut de « fondation sous égide », et voudrait devenir d’ici peu une fondation reconnue d’utilité publique.