Mario Draghi à Alger pour sceller l’augmentation de la fourniture de gaz
Le Premier ministre italien Mario Draghi a été reçu lundi en Algérie par le président Abdelmadjid Tebboune avec lequel il a co-présidé le 4e sommet algéro-italien, qui a été l’occasion de sceller des accords notamment pour accroître la fourniture de gaz algérien à Rome.
Le sommet auquel ont pris part six ministres italiens en plus du chef du gouvernement « vise à confirmer le partenariat privilégié dans le secteur de l’énergie », selon les services du Premier ministre italien.
MM. Tebboune et Draghi ont signé une série d’accords concernant la justice, les micro-entreprises et start-ups, la coopération industrielle, énergétique et le développement durable.
L’Algérie, qui entretient des relations privilégiées avec l’Italie, « est devenue ces derniers mois son premier fournisseur en gaz », après avoir été longtemps devancée par la Russie d’où provenaient 45% des importations gazières de la péninsule, a souligné M. Draghi dans une déclaration aux médias, aux côtés de M. Tebboune.
Plusieurs pays se sont tournés vers l’Algérie pour réduire leur dépendance de la Russie depuis qu’elle a envahi l’Ukraine fin février.
M. Tebboune a annoncé pour sa part la signature « demain (mardi), d’un important accord entre (l’Américain) Occidental, (le groupe italien) Eni, et (le français ) Total qui permettra de fournir l’Italie en quantités importantes de gaz » supplémentaire.
– 4 milliards de m3 supplémentaires –
Vendredi, l’agence de presse algérienne avait déjà annoncé la livraison dès cette semaine de 4 milliards de m3 supplémentaires de gaz par l’Algérie à l’Italie.
Depuis le début de l’année, l’Algérie a fourni à l’Italie, 13,9 milliards de m3, dépassant de 113% les volumes prévus initialement.
Elle prévoit de lui livrer au total 6 milliards de m3 supplémentaires d’ici fin 2022, selon l’agence officielle algérienne APS.
Eni, présente en Algérie depuis 1981, gère avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach le gazoduc TransMed qui relie le pays à l’Italie, via la Tunisie. Il peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an.
« L’Algérie exporte 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed », ce qui laisse une capacité de 10 milliards de m3 supplémentaires pouvant être exportés, avait dit en avril à l’AFP l’expert Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l’Energie.
L’accord pour un accroissement des volumes livrés à l’Italie avait été annoncé par M. Draghi lors d’une première visite à Alger en avril. Mais à l’époque, il n’avait donné aucun chiffre.
Eni avait juste évoqué l’utilisation des « capacités de transport disponibles du gazoduc (Transmed) pour assurer une plus grande flexibilité d’approvisionnement en énergie, et fournir progressivement des volumes croissants de gaz à partir de 2022, (afin d’arriver) à 9 milliards de mètres cubes de gaz (supplémentaires) par an en 2023-24 ».
Le contrat gazier entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu’en 2027, en plus de deux années optionnelles supplémentaires.