Maroc et Nigeria étudient la faisabilité d’un « gazoduc atlantique »
Le Maroc et le Nigeria ont officiellement lancé lundi à Rabat l’étude de faisabilité d’un projet de gazoduc reliant les deux pays par la façade atlantique de l’Afrique de l’ouest, a constaté l’AFP.
Des responsables des deux pays ont signé un protocole d’accord au cours d’une cérémonie au palais royal de Rabat, en présence du roi Mohammed VI et du ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama.
Selon cet accord entre la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) marocain, l’étude de faisabilité du projet prendra un an, sous la supervision d’un « comité de pilotage » géré par les entreprises publiques.
Neuf mois supplémentaires seront nécessaires pour l’ingénierie et la conception, à l’issue desquels une « décision finale sera annoncée » et le projet pourra débuter, selon Farouk Saïd Garba, un dirigeant de la NNPC.
L’annonce de ce méga projet avait été faite début décembre, à l’occasion d’une visite de Mohammed VI à Abuja, où il avait rencontré le président nigérian Muhammadu Buhari, marquant ainsi un net réchauffement des relations entre les deux pays.
Ce gazoduc doit parcourir près de 4.000 kilomètres et traverser une dizaine de pays pour à terme être connecté au marché européen, selon ses promoteurs, qui y voient un modèle de « coopération sud-sud ».
Il pourrait bénéficier à 300 millions d’habitants et « changer le visage de cette partie du continent », selon eux.
« Il y a moins de six mois, c’était une annonce. Aujourd’hui on lance les travaux de faisabilité avec un échéancier bien clair », a commenté le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se félicitant de la « crédibilité » du projet.
« On est à moins de deux ans pour que tous les éléments du projet soient disponibles. Parallèlement, des bailleurs de fonds et investisseurs seront impliqués » dans le processus, a-t-il ajouté sans les nommer.